Mélenchon est sincère. Il a des convictions fortes et cohérentes. Son capital électoral est conséquent - comme toujours, l’addition des x-gauches tourne autour de 10% (+ les écolos, au score aléatoire) qu’il ne bradera pas bêtement. Fin politicien, Mélenchon gérera ce capital, sans l’édulcorer (il se noierait dans la masse de ce qui est à la gauche du Centre-droit), et sans le radicaliser outre mesure. Ils sait jusqu’où il peut aller.
Mélenchon a donc à la fois 2 fers au feu, mais à la fois il est pris dans la tenaille de positions contradictoires. Condamné à cogner (donc sur le PS) pour exister et à ne pas couper les ponts avec lui (pas insulter l’avenir) car c’est sa seule chance de faire gagner ses idées…
Lui reprocher d’être contreproductif en tapant sur le PS, c’est nier sa spécificité qui l’y oblige, son absence de choix, sous peine de se fondre.
Je pense qu’il faut prendre la balle au bond. Sauvegarder sa légitimité, valider ses idées dans un « pragmatisme » de gouvernement, mais assez révolutionnaire pour créer l’électrochoc (révolution soft) et susciter l’enthousiasme d’un changement radical.
La 6è république est le meilleur catalyseur qui soit (à voir quand même ce qu’on met dedans). La gauche du PS peut faire scission et apporter une crédibilité rassurante à tous ceux qui ont peur et votent habituellement, soit à droite, soit chez Le Pen. Sinon, je pense qu’il n’aura jamais de majorité absolue. En revanche, avec les majorités relatives d’élection à la proportionnelle et les possibles alliances de circonstance, c’est jouable.
Il aurait pu aussi prendre le PS de l’intérieur, en marginalisant les vieux apparatchiks, mais les querelles d’égo, querelles de chefs, me semblent des obstacles insurmontables..
Bref. C’est pas gagné, mais c’est jouable…