Ne soyez pas naïfs : cet acquis est un acquis de façade, et la position publique de Barroso n’est qu’un moyen de diversion visant à faire croire qu’il est encore possible de s’opposer à la CE. En réalité, la substantifique moelle du traité a été voté, et ne concerne pas l’audiovisuel, mais tout ce qui le conditionne en amont. Notamment, et ceci n’est qu’un exemple, la possibilité pour les organisations privées de traîner en justice des institutions publiques souveraines pour non respect du principe fallacieux de concurrence non faussée, et ainsi les forcer à verser des indemnités colossales, incitant de la sorte ces mêmes institutions à modifier leur législation en faveur de plus de dérégulation en termes de protections sociales et environnementales.
Là est le réel enjeu de ce traité, et cette pseudo « victoire » concernant la préservation de notre « exception culturelle » (notons au passage la formule très franco-française) n’est que de la poudre aux yeux destinée à vous faire passer des vessies de l’usurpation de notre souveraineté par la CE (et, en définitive les US) pour des lanternes d’un sauvetage démocratique de la part de notre gouvernement de vendus à la cause libertarienne.