à l’auteur
Le meilleur moyen d’assurer l’irrésistible ascension de l’extrême droite, c’est assurément d’en faire désormais l’étalon de tout discours politique, et je ne vois pas du tout la nécessité de mettre en relation les déclarations de Copé pour les mesurer à l’aune des propositions ordinaires du parti fasciste. Giscard d’Estaing, à une époque où les socialistes n’avaient pas encore ressuscité l’extrême droite, et bien plus tard Chirac, avaient déjà posé aussi ces sortes de questions.
Votre article - mais vous ne faites qu’obéir à une tendance générale et tout à fait calamiteuse - relève d’une sorte de réflexe conditionné. Quel que soit le problème posé, vous vous demanderez automatiquement : qu’en pense le FN ? Ce qui signifie que vous le mettrez implicitement au centre de tout débat, en position d’arbitre. Ses dirigeants ne pourraient souhaiter mieux.
Oubliez le FN ! On se fout du FN ! S’interdire d’en parler, échapper à l’espèce de fascination perverse qu’il paraît exercer, ce serait déjà commencer à l’anéantir.