Merci, Emile Mourey, pour cette très correcte contribution. Quelques remarques cependant.
Votre formule selon laquelle les « juifs qui ne voulurent pas devenir musulmans, Mahomet les plaça devant l’alternative suivante : la guerre ou leur retour chez eux... à Jérusalem », me semble inexacte sur deux points.
L’alternative proposée est, d’abord, la participation à la guerre - dans un camp ou dans l’autre - ou la seule reconnaissance de l’autorité musulmane, formalisée par le paiement de la jezi’a et la neutralité effective dans le conflit qui oppose les musulmans aux polythéistes. Comme vous l’avez signalé, cette alternative se situe en temps de guerre...
Le second point relève la destination de l’exil, lorsque le contrat de neutralité fut rompu. A l’époque, les juifs ne sont plus chez eux à Jérusalem, depuis plus de quatre siècles, sinon très minoritairement. Ils le sont ailleurs beaucoup plus, un peu partout au Moyen-Orient, notamment au Yemen, au Cham (Palestine, en particulier autour du lac de Tibériade, Liban, Syrie) et dans les vallées mésopotamiennes, surtout dans le court moyen de ces fleuves.
Quant au fond de votre article, qui veut faire la part de l’humanité dans une époque violente, puis-je rappeler qu’en 12 années de conflit, qui s’acheva par la fraternisation des belligérants à La Mecque, les pertes humaines, de part et d’autre, se chiffrèrent à moins de cinq cents personnes ? Cela précise, me semble-t-il, votre propos. En ces temps fondateurs, la guerre n’était, à l’évidence, qu’un moment de la paix...
Bien à vous