Tu sais Nestor, j’aime pas toujours ce que je fais. Des fois, je regrette l’époque où on avait autre chose à dire ici que ce qu’on fait maintenant. J’ai le sentiment de ne jamais avoir voulu ça. J’avais des contacts avec plusieurs d’entre eux, et pourtant je n’ai jamais réussir à les modérer un tant soit peu, aucun compromis, aucun pragmatisme possible. Juste une sorte de détestation du monde générale, informe et qui recouvrait tout. Une haine de tout ce qui pense autrement, de tout ce qui a une forme d’idéalisme ou de différence et impossible de faire comprendre que derrière des mots atroces, il y avait des personnes.
Je ne le pardonne pas à Yohan, c’est le gars qui va hurler contre le RSA et par derrière être un bon petit soldat de la machine à aiguiller et à exclure. Quand je pense à mes relations et à mes vrais amis, le gouffre entre les poncifs rapportés sur eux, sur moi, sur les moins de quarante ans, les divers groupes de la société urbaine, et ce qu’il en est réellement, j’arrive pas à oublier. Si leurs injures n’étaient que sur ma petite personne... Ca se sont des choses que je sais oublier très rapidement. Il en va tout autrement d’un anathème généralisé.