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Job (---.---.131.18) 9 novembre 2006 12:09

L’article m’a intéressé. Le procédé littéraire ne me dérange pas. C’est un procédé parfaitement classique pour interpeler les consciences.

La France ne contrôle plus sa monnaie et ne contrôle plus sa fiscalité. Je ne démontre pas le deuxième point. Ceux que ça intéresse se souviendront de l’affaire récente de la TVA pour les bars-restaurants.

L’Etat ne fait plus que suivre les courants internationaux et les directives de la commission. Sa politique de subventionnement multiples (défiscalisation, suppression des charges sociales, primes diverses à l’aménagement du territoire et cautionnement) des entreprises est aussi un échec. Les Grandes entreprises sont rachetées ou se délocalisent. Nos espaces géopilitiques d’influence se restreignent (et l’accès aux ressources avec).

L’Etat ne choisit même plus de pouvoir entretenir certaines activités : il privatise (car il ne pourra pas refinancer ces activités). Le nombre de fonctionnaires, contrairement aux lieux communs, se réduit de jour en jour. Et ce n’est pas non plus un choix politique. C’est le résultat de la perte (cession volontaire pour faire une Europe hypothétique) de contrôle des outils de politique économique. Moins de fonctionnaires = moins de services publics. Le mode de gestion privé des services publics doit aussi être financé par des fonds publics (les entreprises doivent être payées). Il se peut donc que des missions disparaissent tout simplement faute de fonds. Et le système des concessions donne le contrôle de la société àd es entreprises privées : les biens et les citoyens sont dans leurs mains, à discrétion. C’est carrément une abdication complète de souveraineté...si cette politique concessionnaire est pratiquée systématiquement (c’est le cas des pays sous-développés. Ils n’ont pas le choix).

Indices complémentaires du phénomène : la vente de nos fleurons technologiques (qui implique une fuite en avant de la recherche laquelle échoue pour des raisons structurelles) et le discours permanent sur la croissance (car comme les algues marines ou les feuillages nous dépendont des courants marins ou aériens).

On verra donc un discours de l’initiative privée fleurir. Il sera la traduction de l’impuissance de l’Etat. Quant à s’en remettre à l’initiative privée, on a déjà essayé à maintes reprises depuis le Second Empire jusqu’à la chute de la troisième République. Résultat de ces politiques : l’Etat est obligé d’intervenir malgré lui. Ce que tous le monde s’empresse d’oublier aujourd’hui. Les scandales à répétition et les confrontations sociales meutrières (et déstabilisantes)ont été les véritables causes de l’interventionnisme étatique en France. La culture étatique française au XIXème siècle est d’être le moins interventionniste possible. Notre pays a un fond libéral-conservateur très fort.

L’amnésie est mauvaise : elle implique la répétition possible des mêmes expériences.

L’article de Pierre Bilger traduit paradoxalement et cette culture sus-énoncée (chez lui et chez les auteurs) et une inquiétude qu’on peut croire sincère. Inquiétude liée au fait que ne maitrisant plus les commandes économiques, nous sommes réduits à espérer que les placements de l’Etat seront heureux ou plutôt pas trop malheureux. Que les citoyens seront calmes. Sic...


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