"En école élémentaire, les activités
périscolaires n’ont démarré que début octobre. Avant cette date, les
mardis et vendredis, après 15 heures, les élèves ont pu bénéficier de
récréations d’une heure trente. Des activités de garderie se sont mises
en place, les mêmes que celles des centres de loisirs du mercredi, mais
les sorties en moins étant donné la plage horaire limitée.
Les
salles de classe sont utilisées pour ces activités. Les animateurs de la
mairie arrivent dans les classes peu avant 15 heures et sans grand
ménagement, vous rappellent que vous devez leur laisser la place. Si
vous avez le malheur de rester un peu dans la salle pour préparer la
classe du lendemain, ils vous font sentir que vous les dérangez, quand
ils ne vous demandent pas ouvertement de sortir. Et vous voilà avec vos
collègues, errant dans les couloirs, des piles de cahiers sur les bras ,
cherchant un endroit pour travailler, avant de vous replier sur la "
salle des maîtres " rebaptisée depuis septembre sur injonction de la
mairie « salle des adultes » . Beaucoup de collègues se disent
totalement démotivés à cause de ce qu’ils subissent depuis la rentrée.
Il semble y avoir plus d’arrêts maladie qu’avant car j’entends plus
souvent que des absences n’ont pas été remplacées faute de personnel.
Pour la première fois cette année, quand j’arrive dans une école, les
directeurs m’accueillent « comme le messie ».
A partir
de 15 heures, je croise dans les écoles tout un tas d’adultes connus ou
inconnus qui vont et viennent, avec ou sans enfants. Je croise des
groupes d’enfants désoeuvrés qui ne savent pas s’ils doivent sortir ou
participer à une activité, et qui finissent par s’agiter entre les
monticules des cartables laissés dans les couloirs ou le préau.
Plusieurs
fois, des parents se sont plaints auprès des directeurs de ce que leurs
enfants se soient retrouvés seuls dans la rue à 16h30 alors qu’ils
auraient dû enchaîner sur l’étude après les ateliers. "