Je comprends votre argumentation. Dans un contexte de free banking et selon la doctrine libérale de l’efficience des marchés, une banque qui fait bien circuler sa monnaie de dépensant tous les intérêts dans l’économie devrait disposer d’un avantage concurrentiel.
Seulement cela ne suffit pas. Dans une économie capitaliste, Une banque, pour survivre, doit aussi grossir, c-a-d accumuler du capital. Le capital d’une banque est constitué essentiellement d’une partie du stock de créances qu’elle possède à son actif (le crédit social qu’elle s’approprie). Ses revenus sont essentiellement constitués par les intérêts qu’elle perçoit sur ce stock.
Rappelons également qu’une banque n’a pas de capital productif (ou très peu) mais du capital financier. Il n’y a donc comme dans le cas d’une entreprise industrielle d’investissement productif qui ont pour effet de remettre en circulation une partie du résultat.
Pour croître la banque doit augmenter ces actifs nets en mettant en réserve une partie de son résultat (constitué d’une partie du montant des intérêts perçus)
Deux stratégies s’offrent à elle :
Premièrement en cas de croissance de l’économie productive, la banque accorde de nouveaux crédits (dont le montant des intérêts) à la production. Les producteur sont donc contraints d’emprunter le montant des intérêts ce qui a pour effet de faire croître exponentiellement la dette.
Enfin en cas de stagnation ou de récession, la banque s’approprie ou met en vente (destruction monétaire) les collatéraux qui garantissent les créances es producteurs qui sont incapables de payer les intérêts manquants.
Dans tous les cas il n y jamais création intégrale du montant des intérêts.
L’argument qui consiste à payer de l’or pour les intérêts est a mon sens irrecevable quand on connaît la vraie nature de la monnaie aujourd’hui.
La monnaie bancaire est une créance de créance sur une production future (une promesse de promesse). La contre partie d’une créance bancaire négociable (monnaie bancaire) est une créance à la production. Ce qui fait la valeur d’une créance à la production (promesse) c’est a valeur du produit promis. Ce qui fait a valeur d’une promesse de patate c’est la valeur de la patate. Par conséquent ce qui fonde la valeur d’une créance de banque (monnaie), c’est la valeur de la créance à la production.
L’or jadis comme la monnaie centrale aujourd’hui ne sont que des collatéraux (réserves, garanties) qui sont exigées par les banques en pus de la contre partie pour annuler le risque inhérent au crédit.