« Vous pensez que les gouvernements européens peuvent détruire le modèle social de solidarité sans qu’il ne se passe rien ? »
Réponse : non, justement, j’escompte bien qu’il y aura une intensification des luttes, même si l’expérience a prouvé à de nombreuses reprises qu’en la matière, il n’y a nulle spontanéité à attendre et que les luttes n’émergeront et ne s’élargiront que si elles disposent de débouchés politiques. D’où la nécessité d’une convergence entre luttes sociales (dont vous semblez ignorer l’existence, mais en même temps si vous êtes à l’UPR, c’est normal : votre parti est tellement étranger à toute culture de lutte sociale qu’il en vient fréquemment à des considérations fantaisistes sur le sujet) et bataille parlementaire.
Pour ce qui est de la disparition du PS, R&S a été fondé par des dissidents du MRC, qui ont connu la création du MDC en 1992, événement qui avait poussé tous les commentateurs à conclure à la mort prochaine du PS, commentaires qui sont ressortis tels quels en 2002, en 2009, en 2013, etc.
Faire des plans sur la comète en prenant ses désirs pour des réalités est une attitude au mieux inutile, au pire contre-productive. Si grand que soit votre désir de voir le PS disparaître, ce n’est pas pour autant que ça arrivera, et si le PS disparaît (car comme toute structure humaine il peut fort bien disparaître), cela arrivera sans que personne n’en voit rien venir avant que ce soit évident pour tout le monde. Et même si le PS disparaît, ce n’est pas pour autant que ceux qui lui donnent substance et activité disparaîtraient. Donc de toutes façons, il est utile de travailler avec les secteurs critiques de la majorité, y compris ceux issus du PS.
Concernant le passage d’Asselineau à On n’est pas couchés, c’est une bonne nouvelle pour lui et son parti. Néanmoins, j’espère bien que cela le poussera à cesser une fois pour toutes ses récriminations en « boycott médiatique » : voilà plus d’un an que l’UPR dispose d’une couverture médiatique totalement disproportionnée par rapport à son poids politique réel (moins de 0,5% pour Asselineau en personne lors de la partielle de la circonscription de Cahuzac, 0,41% aux européennes, soit presque trois fois moins que LO qui a pourtant réalisé à ce scrutin une contre-performance électorale historique en obtenant un pourcentage plus bas encore qu’en 2009, et largement moins qu’Europe Citoyenne et Citoyens du Vote Blanc, listes qui ne disposent d’absolument aucun relais médiatique, que ce soit avant ou depuis les européennes), et pourtant malgré ces relais médiatiques dont n’oseraient pas rêver des partis autrement plus implantés et importants dans la vie politique française, Asselineau et les militants de l’UPR ne cessent pas de se plaindre d’un soit-disant « boycott médiatique » dont ils seraient victimes.