L’Equateur
a fait mieux que l’lslande. C’est un petit pays formidable. Un pays exemplaire qui
a eu le courage de dire MERDE aux banques et à tous les charognards du monde
financier mondialisé, c’est-à-dire étazunien.
Ce
petit pays, qui doit son nom à sa position géographique (sur la côte ouest de
l’Amérique du Sud et...sur l’équateur), était mis en coupe réglé par les
multinationales étazuniennes. Sa monnaie – le Sucre – a même été remplacée par
le dollar US. C’est dire la main mise yankee sur le pays.
Eh
bien le 14 décembre 2008, Rafael Correa, président de l’Equateur, prend une
décision simple, évidente et ferme : annuler unilatéralement la part qu’il
juge « illégitime » de la dette publique de son pays, et suspendre le
remboursement de tous les titres de la dette. Cette part illégitime fut estimée
à 70% de la totalité de la dette !
Cette
décision faisait suite aux travaux d’un audit de la dette du pays sur la
période 1976-2006 effectué dès 2007 par une commission d’enquête indépendante.
Il faut savoir que l’Équateur avait alors perdu sa souveraineté, placé qu’il
était sous les diktats du FMI et de la Banque mondiale.
Les
experts de la Commission ont identifié des tranches de dettes dites « illégales »
(dont le contrat est contraire au droit international ou équatorien), « odieuses »
(contractées par un gouvernement despotique, à l’encontre de l’intérêt des
populations) ou encore « illégitimes » (par exemple lorsqu’elles sont
creusées pour voler au secours des banques privées...).
Les
banques ricaines ont gueulé au charron, mais Correa les a envoyé chier ! Et que
croyez-vous qu’il se passât ? 95% des créanciers de l’Équateur (FMI,
Banques, et autres fonds institutionnels) ont accepté cette décision !
Ainsi
le président Correa, s’appuyant sur l’outil fort efficace de l’audit de la
dette mais aussi sur une mobilisation populaire sans faille, a su établir un
rapport de force suffisant pour faire avaler aux mafias financières que la part
de la dette qu’il annulait n’était pas celle du peuple et que ce n’était donc
pas au peuple de la payer !
La
nouvelle constitution, approuvée par 64 % des votants lors du référendum
de septembre 2008, renforce le rôle du Plan national de développement et fait
de l’État un acteur central dans la production de biens, la construction
d’infrastructures et la régulation. Les activités financières sont désormais
considérées comme un « bien public » et le contrôle des ressources
naturelles par l’État devient un principe constitutionnel.
Le
président Correa entend s’attaquer à des chantiers où l’immobilisme a longtemps
été la règle, en particulier l’amélioration de la qualité du système éducatif
et l’efficacité de l’administration. Le gouvernement essaie de diversifier ses
partenaires commerciaux, en privilégiant une coopération économique et
technique Sud-Sud avec des pays comme l’Iran, la Chine et, surtout, l’ALBA
(Alternative bolivarienne pour les Amériques). Le pays a quitté le Centre
international de règlement des différends (CIRDI), refusant les arbitrages
internationaux bidonnés par les Etazuniens. Le gouvernement tente de promouvoir
la création d’instances exclusivement régionales au nom de l’indépendance et la
souveraineté vis-à-vis des pays industrialisés.
Voilà
un exemple à suivre !