voici un extrait d’un texte de Chems Eddine Chitour :
Pour les religions monothéistes, la condamnation du blasphème est un
thème central depuis l’un des premiers livres recueillis dans la Bible,
le Lévitique : « Si un homme insulte son Dieu, il doit porter le poids de
son péché ; ainsi celui qui blasphème le Nom du Seigneur sera mis à
mort. » La naissance de l’Église orthodoxe, et son besoin de maintenir
l’orthodoxie, développa largement la censure qui fut appliquée pour
éradiquer les menaces hérétiques au dogme chrétien. Les autorités de
l’Église catholique romaine nommaient des censores librorum chargés de s’assurer que rien de contraire à la foi ne puisse être publié.
L’Islam enseigne la tolérance et la paix et respecte la liberté de
religion, car le Coran affirme que : « Il ne doit pas y avoir la
contrainte dans la religion. » (S.2:257) et « L’homme est libre d’accepter
ou rejeter. » (S.18:30). On trouve dans le Coran des préconisations de
sagesse pour ne pas opposer la violence au blasphème. Le Coran préconise
uniquement une réaction pacifique « Et quand tu verras ceux qui
plaisantent avec nos signes, alors détourne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils
changent de conversation. Et si Satan te fait oublier ce précepte, alors
après t’en être souvenu, ne reste pas assis en compagnie des injustes ».
(S. 6 : 69).
Mahrukh Arif va plus loin, il dénie aux
terroristes le droit de parler au nom de l’islam. Pourquoi devrions-nous
laisser ces terroristes instrumentaliser et s’emparer de notre religion
pour commettre des actes au nom de l’islam, au nom d’Allah et du
Prophète Muhammad (Qsssl) ? Dans le Coran, le Dieu « Gracieux et
Miséricordieux » affirme au sujet du Prophète Muhammad (Qsssl) : comment
peut-on alors prétendre avoir vengé le Prophète en tuant 12 personnes de
sang-froid ? Comment peut-on prétendre avoir agi par amour pour le
Prophète en faisant l’exact contraire de ce qu’il a prescrit ? « Le vrai
musulman est celui dont les fidèles n’ont à redouter ni sa main, ni sa
langue », est-il rapporté par une tradition (...) Si aujourd’hui les
musulmans choisissent de condamner ces attaques contre Charlie Hebdo,
c’est au nom de cette compassion dont le Prophète Muhammad (Qsssl) était
l’incarnation. Cela ne veut pas dire qu’ils approuvent les Caricatures
du Prophète. (...)Ne laissons pas ces extrémistes s’approprier notre
religion qui enjoint à la paix ».(2)
Il est donc évident
qu’un Islam bien compris n’a rien à voir avec le comportement de ces
jeunes épaves à la lisière de deux mondes, d’autant plus sensibles aux
discours radicaux qu’ils ont raté le « temporel », se rattrapant ainsi en
investissant dans l’au-delà... lire également ici