L’embryon est un organisme vivant.
Vous savez, j’ai coutume de penser que si, en 1962 (j’avais 16 ans), j’avais subi une IVG, ma fille aînée (53 ans) ses deux enfants (32 et 24 ans) et sa petite fille (6 mois) ne seraient pas de ce monde.
J’aurais donc supprimé toutes une descendance parce que j’étais trop jeune, lycéenne en première, désargentée et mineure...
C’était donc pour moi, à ce moment-là, un « accident » de la vie comme l’appellent certains.
Cela ne m’a pas empêchée de travailler, puis reprendre des études, puis enfanter à nouveau.
Je crois que c’est à chaque femme, à chaque tempérament, de faire le choix d’une IVG, de lutter ou pas pour la vie. Les considérations oiseuses ne peuvent que diviser.
Il y a plusieurs années, les responsables des plannings familiaux faisaient du bon travail. Il y avait des psychologues, des femmes et des mères bénévoles qui recevaient les jeunes femmes enceintes, les écoutaient et les conseillaient. Il y a bien longtemps que cela n’existe plus.
Si la femme est seule en face de son désarroi, elle considère cette grossesse comme une maladie ou comme un frein à son avenir, et même à sa propre existence.
Alors,il est difficile de juger.
La seule chose que je puisse regretter c’est la solitude larvée, cachée et même niée de tout un chacun dans cette vie où les moyens de communication sont si nombreux et présents partout.