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LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 8 décembre 2006 15:41

Chacun défend sa part du gâteau et plus sa part est grosse, plus chacun peut fourbir ses armes et porter des attaques pour influencer le cours des choses. Quoi donc de plus logique que le MEDEF s’oppose aux regroupements judiciaires des clients mécontents ou victimes de préjudices imputables aux responsables d’entreprise !

Le problème n’est-il pas de faire la différence entre des causes imprévisibles et celles de préjudices dues à des malversations ou des imprudences caractérisées ? Mr Sarkosy n’a pas tort quand il parle de certains patrons voyous ! Neanmoins, On entend peu le MEDEF ou les autres organisations patronales (CGPME par exemple) se mobiliser et faire du lobbying pour que des lois sévères empêchent l’existence de ces entreprises qui naviguent à la limite de la légalité et qui usent de leurs savoirs pour profiter de clients crédules ou mal informés.

Récemment, lors de la construction de leur maison, des amis ont souffert longuement d’un entrepreneur du bâtiment qui a tenté de les berner à la limite de procédures judiciaires. Ce margoulin a usé de toutes les stratégies possibles pour tirer profit du déroulement de cette construction, d’autant qu’il s’était trompé dans le devis initial. L’incompétence et la mauvaise foi de cet entrepreneur mériteraient une action collective car mes amis n’étaient pas ses premières victimes. En cette circonstance, la lourdeur des procédures judicaires freine les plaintes individuelles, d’autant que ce type de patron connaît toutes les ficelles pour éviter les poursuites et sanctions judiciaires existantes.

A notre époque où les libéraux (Mr Sarkozy appartiendrait à cette famille) remettent en cause certains règlements législatifs et des mesures étatiques qui permettent normalement de réguler les relations et de protéger les citoyens, nous aimerions bien que le MEDEF et les autres organisations patronales balaient devant leur porte et nous donnent les moyens de les aider en ce sens. Qu’est-ce que les patrons honnêtes et consciencieux ont à craindre des consommateurs si leurs produits ou leurs services sont de qualité ! A moins que certains jugent que les modes méprisables de travail et de production, que l’on connaît dans les pays à très forte croissance (Chine par exemple), doivent être appliqués en France et en Europe ! A moins que ces mêmes décideurs jugent que les mesures consuméristes sont des freins face à la concurrence de ces pays qui nous rappellent l’Europe du XIXème siècle ! Et enfin, à moins que ces mêmes patrons considèrent que moins ils pourront être contrôlés par notre collectivité, mieux ils pourront tirer un profit immodéré de leur position !

Le problème est qu’une société ne peut durer en l’absence d’une cohésion sociale garantie par des lois, des procédures institutionnelles et des services étatiques à la hauteur des objectifs. Les fonctionnements individualistes des dominants, qui masquent néanmoins des fonctionnements stratégiques tribaux ou communautaristes, ne peuvent se satisfaire de la mise en place d’actions collectives encadrées, telles que le regroupement de consommateurs mécontents. Les opposants à ces actions devront tenir compte du partage informationnel que les moyens actuels de communication permettent. Il faudra bien qu’ils se rendent à l’évidence que la mise en place de contre-pouvoir de plus en plus pertinents sont inévitables, à moins qu’ils ne souhaitent nous voir retomber dans la barbarie, telle que faire fabriquer des chaussures de sport ou des ballons par des enfants du tiers-monde.

En s’appuyant sur le dernier ouvrage de J. Attali, , J de Rosnay a raison de signaler « qu’au-delà des luttes de pouvoir et de l’égoïsme de chacun, les hommes prennent conscience de leur communauté de destin avec une nouvelle forme de « sagesse » pour référence principale. » (http://www.agoravox. fr/article.php3 ?id_article=15884).

L’humanité est entrée dans l’intelligence de sa complexité individuelle ou collective. C’est pourquoi une alternative est devant nous : agir collectivement dans une compréhension partagée ou périr solitairement dans la violence de l’ignorance entretenue.

Didier LESCAUDRON


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