Il fallait s’y attendre. Sitôt la catastrophe annoncée, les écologistes de comptoir, sans aucune honte, sans la moindre compassion pour les victimes, sans le moindre respect du deuil des familles, en profitent pour s’attaquer à la centrale du Tricastin. Avec toujours les mêmes déclarations péremptoires de comptoir de bar : « disparition de toute vie dans la vallée du Rhône, etc ».
Qu’en est -il réellement, sur le plan strictement technique ?
Sur un scenario comme celui qui vient de se produire, il est admissible de penser que, sauf incompétence invraisemblable, les opérateurs de la centrale auront le temps de mettre les quatre réacteurs en arrêt d’urgence, ce qui demande quelques secondes. C’est un point que vous « oubliez » de mentionner.
Ensuite, le réacteur à l’arrêt est-il en danger ? Clairement, oui, car il faut que l’évacuation de la puissance résiduelle puisse se faire.
Rappelons que le coeur lui même, l’ensemble cuve et combustible, est dans une position enterrée, ce qui exclut le scenario du démagogue Victor ou une « explosion » cabanélienne. C’est un point que vous « oubliez » de mentionner.
Donc, on peut envisager un accident de perte de réfrigérant, comme celui de Fukushima (qui a fait jusqu’à présent zéro morts), pour d’autres raisons. Examinons le problème.
Vous imaginez bien que des simulations numériques ont été faites depuis longtemps. Pour un gros avions de transport, les seules parties solides susceptibles de faire un trou dans l’enceinte de confinement sont les réacteurs. Il faudrait qu’un réacteur ait fait un trou dans l’enceinte et vienne percuter une pompe du circuit primaire. Encore que, le coeur peut-être refroidi avec une seule boucle. Or les REP 900 ont trois boucles indépendantes, et les REP 1400 4 boucles. Même si les deux réacteurs d’un A320 percutaient chacun une pompe primaire, ce qui serait vraiment pas de chance, il resterait une boucle disponible.
Le point faible est le pressuriseur. Si un des réacteurs qui ont percé l’enceinte vient percuter le pressuriseur, il faut pouvoir l’isoler rapidement.
On est quand même très loin de l’explosion victorienne et cabanélienne.