La facture annuelle de
l’impôt sur le revenu n’est plus en phase avec les réalités actuelles du travail. Aujourd’hui, il est bien plus question :
d’adaptation à la précarité, aux petits boulots, aux petits contrats, à la
baisse du pouvoir d’achat, plutôt qu’à l’image de nos grands parents qui en une
page rédigeaient leur CV. Imaginons
quelques minutes ceux qui du jour au lendemain se trouvent confrontés au
chômage et qui ne regagnent pas forcément le chemin de l’activité
professionnelle malgré l’urgence. Eh bien c’est évident, ils font face à un
dilemme indiscutable en fin d’année : devoir payer leur impôt ou
« survivre ». Faut-il encore rappeler que ceux qui ont travaillé moins de 4 mois dans l’année ne peuvent prétendre à aucune indemnité de chômage. (NB) :
il faut avoir travaillé au moins 4 mois
consécutifs à l’inscription pour y être bénéficiaire, contrairement à l’ancienne loi où trois mois suffisaient amplement.
Cela signifie que même pour les plus économes d’entre-nous dans une telle
situation : « survivre coûte que coûte » devient évidemment la
priorité absolue. Tandis que ne pas pouvoir payer ses impôts en fin d’année sur
un plan juridique est tout simplement un défaut de gestion de votre budget
lorsque vous êtes imposable. Il sera toujours possible d’échelonner cette dette
auprès du FISC, mais en attendant, alors que vous vous acharné à retrouver
rapidement un emploi, voilà que vous devez passez un temps fou dans les longues
files d’attente des organismes à
expliquer votre situation. Résultat : beaucoup de nervosité et de stress
qui vous empêchent d’être en possession de tous vos moyens face aux recruteurs.
C’est vrai que dans ce cas précis, avoir
un peu d’économie sur son compte bancaire est plutôt salvateur pour éviter la
dégringolade brutale. Voilà où le prélèvement à la source simplifierait agréablement
le problème, d’autant plus qu’il est sans doute important de notifier que la
recherche d’emploi corresponde à un coût non négligeable. S’il faille en plus
sacrifier cette activité coûteuse pour cause de souci d’argent à un instant T. Sur
le plan des déclarations erronées ou falsifiées, cela réduit les risques de
fraude quand on sait que cela revient très cher à la collectivité, aussi bien
en personnels qu’en temps de travail, la gestion du contrôle qui doit se
multiplier. Il est vrai que mettre en place une telle nouveauté demanderait un
sacrifice de l’État en matière de recette pendant un peu plus d’un an. En
période de crise financière qui s’éternise et ajouter à cela une particularité
très française concernant notre grande difficulté à nous adapter à tout changement
ou aux réformes, ce n’est pas gagné. Je crains qu’il faille encore engager au
moins 2 ans de débats avant que les plus fragiles des contribuables
comprennent l’intérêt de cette nouvelle méthode de prélèvement. Mais ça, c’est évidemment mon avis personnel. Je ne
souhaite en aucun cas faire l’unanimité.
Alex LONY