http://www.france-justice.org/html/circulaires/circulaire_25.htm
Le 11 avril 2005, la Commission de révision a donc donné son feu vert pour que l’Affaire SEZNEC soit révisée. Ce jour demeurera comme une date historique dans le très long combat pour l’innocentement de Guillaume Seznec.
Un grand moment aussi pour la Justice
« C’est la première fois que la Justice montre, à son plus haut niveau, qu’elle ne vit plus dans l’illusion de son infaillibilité. » a déclaré Denis SEZNEC à sa sortie, ovationné par la foule qui, n’ayant pu pénétrer dans la Chambre criminelle, archicomble, avait envahi le hall du Palais de Justice de Paris.« La Justice s’honore de reconnaître une erreur, même historique » a déclaré, aussitôt la décision connue, Dominique PERBEN, le Garde des sceaux. Philippe BILGER, Président près la Cour d’appel de Paris - comme Georges FENECH, ancien juge et leader d’un syndicat de magistrats (20 h de TF1) - a salué « une institution capable de reconnaître une erreur ». L’ancienne Ministre de la Justice, Marylise LEBRANCHU, a déclaré, quant à elle : « C’est la Justice qui gagne ! » En 2001, lorsque la Chancellerie avait demandé la révision, elle avait déjà précisé : « Il faut rouvrir le procès Seznec. La magistrature doit reconnaître ses erreurs, non pas comme des fautes mais comme des erreurs dues à des circonstances ou à la façon dont a été monté un dossier. » Maître Jean-Denis BREDIN avait alors souligné l’importance du défi : « La révision signifierait que, pour la première fois, on puisse admettre que la Justice s’est trompée. » (Le Figaro, 3 avril 2001). Ce n’était pas gagné...Mais le 24 janvier 2005, lors de son audition devant la Commission de révision, Jean-Yves LAUNAY, l’avocat général près la Cour de Cassation, déclarait au cours de sa longue intervention : « Cette affaire Seznec est considérée comme l’une des plus extraordinaires affaires criminelles que la France ait connues au cours du XXe siècle et l’une des plus mystérieuses énigmes judiciaires et policières de l’entre deuxguerres. La réalité dépasse souvent la fiction. (.) Je suis totalement persuadé de l’innocence de Guillaume Seznec sans avoir, pour autant, la prétention de détenir la vérité. Il s’agit de l’une des affaires les plus dramatiques, au regard de ses conséquences humaines, et des plus désastreuses pour l’image de la Justice, de l’histoire judiciaire de notre pays. » Puis le représentant de la cour suprême avait déclaré solennellement : « J’ai l’honneur, Mme le Président, MM. les membres de la Commission de révision, de vous demander de saisir la Chambre criminelle de la Cour de Cassation, qui aura à statuer en formation de Cour de Révision et, surtout, par un arrêt motivé et non sur la base de sa seule intime conviction. Je souhaite ardemment que la Cour de Révision décharge alors la mémoire de Guillaume Seznec de sa culpabilité. »Quelques jours plus tard, le Premier Président de la Cour de Cassation, Guy CANIVET, déclare (Le Monde du 22 avril 2005) que « les Français n’acceptent plus une justice sans contrôle, que l’Affaire Seznec c’est le mythe de l’enrichissement après guerre, du trafic de voitures, du meurtre sans cadavre, de la compromission de certains policiers français avec la Gestapo. Cette affaire a pris une valeur symbolique. »