suite de l’analyse de
Valentin Vasilescu :
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La reconnaissance par la méthode de « radiolocalisation » se fait par un équipement Romb-4 qui permet de détecter secrètement et d’afficher sur l’écran de l’opérateur l’emplacement de tous les émetteurs au sol en fonctionnement jusqu’à une distance de 500 km. Grâce à la mémoire du processeur, il est possible d’identifier les nouveaux radars de défense AA, les postes de commandement des bataillons, brigades, corps d’armée, ou les changements des emplacements déjà connus. D’autres spécialistes à bord de l’avion opèrent avec des capteurs dans le spectre visible et l’infrarouge en haute résolution. Toutes les informations recueillies sont transmises instantanément grâce à une ligne de données vidéo secrète à un réseau automatisé de gestion C4I de l’état-major tactique. En raison de l’équipement embarqué, le prix d’une Il – 20 M 1 dépasse de plusieurs fois celui d’un avion de cinquième génération F-22.
En outre, l’armée russe utilise, pour la reconnaissance à haute altitude, 42 avions de chasse MiG-25RB spécialement modifiés pour des missions de reconnaissance. Ils volent à 3.470 Vitesse km/h (Mach 3,2) avec un plafond de 24,400 m. La Russie utilise également une escadrille de bombardiers stratégiques (Tu-142/Tu-95 M) qui volent à une vitesse maximale de 920 km/h avec un plafond de 12 000 m.
La structuration de la reconnaissance aérienne en complexe reconnaissance-frappe est subordonné au système automatisé de haute technologie de type C4I de l’état-major tactique, ce qui intègre les fonctions suivantes : commandement, Contrôle, communications, ordinateurs, informations et interopérabilité. Les systèmes C4I russes correspondent à la dernière génération de microprocesseurs et d’équipements de communication par satellite, intégrant des capteurs de détection et de contrôle. En outre, ces systèmes disposent d’installations de mémoire et de puissants serveurs de dernière génération qui leur sont propres, avec un traitement sécurisé par cryptage numérique sur toute la largeur du spectre de fréquence rendant impossible le brouillage. Le C4I attribue automatiquement la cible repérée aux systèmes de frappe terrestres (artillerie, missiles sol-sol), navales placés sur des navires ou aériens dans les avions de combat, en fonction de leur portée. L’Ukraine, la Pologne, les Etats baltes et la Roumanie ont des éléments rudimentaires reconnaissance, et ne pourraient même jamais rêver d’avoir un système de reconnaissance-frappe intégrant le C4I.
Bien que l’Ukraine ne dispose pas de structure de reconnaissance comparable à celles de la Russie, les rapports de force entre son armée de terre et celle du Donbass (8/1 numériquement, 20/1 qualitativement) sont en faveur de l’armée ukrainienne, avec une suprématie aérienne absolue, qui n’a pourtant pas pu être exploitée dans la soi-disant opération antiterroriste dirigée contre les séparatistes du Donbass. L’ancienneté des équipements des avions de reconnaissance ukrainiens qui datent des années 50- 60 obligeait ces appareils à voler à la portée des missiles portables de combattants de Novorossia. Ces derniers ont ainsi pu abattre quatre appareils de reconnaissance ukrainiens, ce qui a mis fin aux vols de reconnaissance de l’armée de Kiev.
Le gouvernement de Julia Timoshenko a fait la chose la plus stupide de ces 23 dernières années, avec le retrait et la suppression, en 2006, de la dernière escadrille ukrainienne de bombardement et de reconnaissance supersonique, dotée d’avions Tu-22 M 3. Les 43 appareils Tu-22 M3 hérités à la suite du démantèlement de l’ex-URSS, étaient capables de voler à 2 000 km/h (Mach 1,88), à 14 500 m d’altitude. Si l’Ukraine s’était vraiment préoccupé de se doter de plateformes aériennes équipées de systèmes de reconnaissance modernes, peut-être que la situation aurait été autre sur le champ de bataille.
Valentin Vasilescu
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