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Maximilien (---.---.12.232) 3 janvier 2007 14:56

Dommage que cette info soit abordée sous un angle relativement peu significatif. A l’Assemblée Nationale, il y a plein de députés qui la ferment, parce que tel est le fonctionnement du monde politique. L’exemple que cite Isabelle Debergue dans son article du mercredi 27 décembre paraît bien plus intéressant.

Sur le site d’Isabelle « Petite Citoyenne » :

http://www.geocities.com/petite_citoyenne

on trouve toute une série d’articles à propos de la Justice et, plus globalement, de la déontologie institutionnelle. Ils soulèvent ce qui a mon avis constitue le véritable problème intéressant en rapport avec des infos comme celle sur Jean de Gaulle. C’est la question de L’APPARENCE D’IMPARTIALITE DES INSTITUTIONS, notamment le Conseil d’Etat, le Conseil Constitutionnel et l’ensemble des juridictions (administrative, judiciaire, Cour des Comptes...).

Conseiller maître à la Cour des comptes est une fonction de rang très élevé dans la magistrature. Or, la Cour des comptes est censée contrôler la gestion financière des entités publiques que dirige et gère, précisément, le monde politique dont proviennent de nombreux magistrats.

Ce n’est qu’un exemple de l’osmose permanente entre ce type d’institutions et le monde politique. On peut être aujourd’hui conseiller d’un ministre et demain membre de la Section du Contentieux du Conseil d’Etat devant examiner, précisément, des litiges de ce même ministre ou du gouvernement dont il (a) fait partie. Ou professeur associé à une université et juge, en même temps, des litiges des universités, etc... Où est passé l’apparence d’impartialité et d’indépendance de la magistrature ?

Une réforme serait très opportune, mais précisément les politiques n’en veulent pas parce que l’actuel mélange de genres leur convient parfaitement.

Isabelle a proposé quelques exemples de ces réformes dont on ne veut pas entendre parler. Ses idées à ce sujet ont l’air intéressantes et confirmées par des infos comme celle d’aujourd’hui. On peut lire dans son article du 13 septembre :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12986

Justice : et s’il fallait d’abord réformer la réforme ?

L’affaire d’Outreau et le rapport parlementaire auront finalement déclenché un début de réforme de la Justice à l’avenir incertain. Malgré son caractère minimal, cette « petite réforme » est entourée de sérieuses tensions et de levées de boucliers quotidiennes. En même temps, on apprend que l’actuel vice-président du Conseil d’Etat devrait devenir président du Conseil constitutionnel en février 2007 et être remplacé dans sa présente fonction par l’actuel secrétaire général du gouvernement. Si cette deuxième nomination apparaît comme un « classique » de la politique française récente, ce n’est pas le cas de la première. Force est de constater dans l’ensemble une tendance à la concentration du pouvoir dans les mains d’un groupe restreint au détriment de la séparation des carrières, accompagnée d’une inertie institutionnelle qui s’oppose à toute perspective de changement en profondeur. Ne serait-il pas opportun, avant de tenter une réforme de la Justice, d’aborder la question de la composition et du fonctionnement des instances devant intervenir dans cette opération ?

(...)

Une question paraît inévitable : peut-on vraiment espérer une réforme de la Justice avec l’actuel tissu institutionnel ? Ne risque-t-on pas de tourner en rond si on ne réforme pas au préalable les institutions devant émettre des avis, des propositions, des jugements... sur cette réforme ? Voici quelques pistes, de mon modeste point de vue, si on se place dans cette hypothèse :

- Le Conseil d’Etat ne devrait pas être une juridiction administrative. Il paraît indispensable de séparer le rôle de conseiller du gouvernement de celui de juge du gouvernement et des administrations, par la création d’une Cour administrative suprême indépendante. Plus une « juridiction spéciale » chargée de la responsabilité disciplinaire, civile et pénale de juges, avocats et experts de justice.

- Une stricte séparation des carrières devrait être imposée : i) entre la Cour administrative suprême, le Conseil d’Etat, le Conseil constitutionnel et la « juridiction spéciale » précitée ii) entre ces quatre instances d’une part, et l’entourage du pouvoir exécutif ainsi que les directions d’entités publiques et privées, de l’autre. L’ensemble de la justice administrative et de l’ordre judiciaire, Cour de cassation comprise, devrait être soumis aux mêmes incompatibilités que la Cour administrative suprême.

- Les magistrats ne devraient en aucun cas pouvoir devenir des professeurs associés à des universités, ni travailler pour une partie de leur temps à l’extérieur de leur entité d’appartenance. La participation de juges et conseillers d’Etat à des cercles d’influence privés serait interdite.

- La composition et le fonctionnement du Conseil d’Etat en tant qu’instance consultative au plus haut niveau de l’Etat serait réformée dans le sens d’une ouverture directe aux citoyens.

Ce ne sont que quelques ingrédients d’une réforme citoyenne au sommet de nos institutions, qui m’apparaît indispensable avant de pouvoir espérer une véritable évolution institutionnelle plus en aval. Point besoin d’attendre 2007 pour défendre ces propositions, en tout ou en partie, si elles paraissent pertinentes.


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