Qu’attendrait-on en France d’une politique dite « de gauche » protégeant ses concitoyens des appétits féroces des entreprises qui n’ont d’autre raison d’être que de croître et conquérir les marchés ?
La recherche fondamentale est gangrénée de l’intérieur. Je n’ai pas les chiffres mais je crois savoir que la plupart des recherches dites fondamentales sont « financées » par des grands groupes, notamment du domaine de la chimie, la biochimie, la recherche médicale. Voilà de quoi nous mourons au lieu de vivre mieux.
C’est l’histoire d’une de ces bonnes intentions dont l’enfer est pavé.
Partant de l’idée que la recherche fondamentale subventionnée par l’Etat éponge les déficits liés à des travaux non productifs, le CNRS suivi (ou précédé) par l’INSERM, a imaginé que les Unités de recherche pouvaient/devaient associer des unités de production rentables. En bref, ce n’est plus l’Etat, nous avec notre santé (qui n’a pas de prix) qui finançons le savoir, la connaissance. Inutile de dire que ce qui ne rapporte pas est mis de côté pour plus tard et/ou les calendes grecques.
Plutôt que de donner une cinquantaine de millions d’euros aux grands groupes, on aura mieux fait de doubler la mise en prélevant 50 millions d’euros qui seraient dans certains cas, tout au moins au final « rendu » au secteur marchand sous forme de données valables et objectives. Soit 100 millions d’euros pour financer la recherche fondamentale déconnectée du secteur marchand.
Les chinois ont bien compris cette histoire ... et les voilà en nombre à investir le secteur R&D
Voilà une raison de plus, sans compter certaines industries qui devraient être nationalisées (telles que la fabrication des génériques en médecine, pourquoi pas les panneaux solaires ...) de telle sorte que ce monde de requins retrouve la régulation due aux feedback des risques qu’elle prend elle-même, pour elle-même et pas en hypothéquant nos santés.
Et voilà ce que notre société ne sera jamais si on confond tout, la gauche, la droite, la connaissance, le profit, la loi du plus fort ...
Il n’y a pas à réinventer la gauche sociale, cette gauche dont la droite dit qu’elle en a besoin justement parce qu’elle s’intéresse au social plus qu’au profit, alors que le profit est le moteur des entreprises.
Quant à la manipulation des institutions de la 5ème république (quiquennat, mais surtout synchronisation des législatives et de la présidentielle) quelle erreur ! quel foutoir cela entraîne, quelle dédifférenciation, quelle régression ! quel coup-bas porté à la dialectique ! quelle porte ouverte à l’autoritarisme aveugle !