Pour un peu, ce
n’est pas le condamner qu’il aurait fallu faire, ce Karadjic de mes
deux, c’est lui offrir la médaille du mérite pour avoir combattu
dans le camp du bien contre ces égorgeurs musulmans : les
monstres décapitaient !
Les Serbes eux
étripaient à la baïonnette ceux qui avaient survécu aux bombes,
aux obus et aux balles, ce qui en matière d’extermination est une
méthode plus civilisée, je veux bien l’admettre, mais qui reste
largement moins civilisée que la mort douce choisie par les nazis
pour exterminer les Juifs dans les chambres à gaz.
La civilisation se
mesure donc par l’usage des technologies engagées pour la mise à mort mais,
chacun sait ça.
Sans doute
faudra-t-il après cela démultiplier les éloges aux Israéliens
qui, en massacrant quelques milliers de Palestiniens à Gaza, ont tué
dans l’oeuf les tentations des suppliciés de se transformer en
égorgeurs ou en bombes humaines : une guerre prophylactique,
quoi ! comme celle que Bush et l’Otan ont menée en Irak pour
chasser Saddam Hussein ou celle de l’ineffable Sarkozy en Libye ( pour effacer des traces de corruption ? ).
C’est peu de dire que nous en subissons maintenant les dégâts
collatéraux sur notre propre sol.
Pour ce qui concerne
l’ex Yougoslavie, il serait bon de rappeler que la chienlit destinée
à détruire ce pays a été favorisée en Occident quand l’Allemagne
a reconnu l’indépendance de la Slovénie à laquelle elle avait
travaillé en sous-main dans l’espoir non déçu de décrocher la
Croatie ( où subsistait une forte tradition oustachie – ces
auxiliaires zélés des SS ) de la Fédération yougoslave.
Il n’est vraiment
pas utile d’aller chercher à Ankara les responsables du déchaînement
des forces centrifuges en Yougoslavie, comme il n’est pas utile de
rendre Moscou responsable de l’éclatement de l’Ukraine quand la
soi-disant révolution de Maïdan a été largement financée par des
fondations liées à la CIA et encouragée par les sottes
déclarations des responsables européens qui n’ont même pas eu les
moyens de leur politique.
Les Ukrainiens
manipulés qui ont accordé foi à leurs promesses peuvent se mordre
les doigts aujourd’hui de leur naïveté.