Difficile de trouver
autant de poncifs en si peu de phrases.
Le sophisme est de
laisser croire qu’un état est dans l’obligation de rembourser
ses dettes.
Voilà bien le
message de ceux qui profitent de cette fausse épée de Damoclès
suspendues sur la tête des apeurés chroniques : ils se servent
en réalité du poids de la dette comme d’un instrument de revanche
pour imposer des mesures de régression sociales drastiques.
C’est une manière
de restauration des privilèges en faveur d’une sorte
d’aristocratie financière et de leurs maires du palais au détriment de ceux qui n’ont que
leur force de travail à offrir sur un marché aux enchères
décroissantes.
Qui a un minimum de connaissances historiques
sait que non seulement l’état ne rembourse pas sa dette mais
qu’il l’efface quand la nécessité s’en fait sentir à savoir
quand des forces de résistance contraires n’offrent plus d’autre
alternative que la banqueroute organisée.
La destruction
monétaire que cela représente n’a pourtant jamais empêché les
riches de rester riches car ils sont, la plupart du temps, très
diversifiés dans leurs avoirs et en outre avisés en temps et en
heure de la situation et ils s’organisent en conséquence.
En réalité si un
banquier vous ouvre un prêt – souvent partiel - pour acheter ou
construire un immeuble, ce n’est pas seulement parce que vous
offrez des garanties de solvabilité mais c’est aussi parce que
l’immeuble offre en lui-même une garantie d’hypothèque dont la
valeur vénale couvre en général le montant du prêt : c’est
le risque zéro.
Il y a aussi le
bon usage de la dette : celle qui obère les comptes de la
nation en payant des dividendes à des spéculateurs institutionnels,
des usuriers ( institutionnels dans le sens où ils finissent par
faire partie des meubles ) doit être renégociée voire en cas de
mauvaise volonté abolie et la bonne dette, celle qui vise à laisser
à nos enfants des infrastructures en état de marche et les moyens
d’entrer dans ce siècle autrement qu’à reculons doit être privilégiée.