Une phrase est révélatrice dans cet article de la pusillanimité avec laquelle le sujet est traité :
Si José Bové était anticapitaliste vraiment, jusqu’au bout, entièrement, aurait-il été sur TF1 ?
Hum, hum... Heureusement José Bové sait manier les médias et c’est un de ses atouts. Comme ses combats passés, comme sa vision planétaire des problèmes économiques et environnementaux.
Cette candidature n’est pas une candidature de plus, elle est celle qui rassemble le Non de gauche à la constitution européenne. Pas au niveau des gros appareils coincés dans les tranchées de leur logique, mais au niveau des électeurs.
Ce sont eux qui provoqué cette candidature par une dynamique qui est née sur Internet. Une pétition a été montée par quelques militants (principalement un dans les Bouches du Rhône, l’autre dans le Tarn), elle a rencontré un succès inespéré avec un site qui au début n’était pas assez costaud pour supporter les 10.000 signatures hebdomadaires et les très nombreuses consultations qui en résultaient.
Ce mouvement citoyen a complètement débordé les rivalités des appareils. Des minoritaires de la LCR (Rémy Jean, Emmanuel Chanial...), du PC (Patrick Braouzec, Jacques Perreux, jacqueline Fraysse...), des Verts (Francine Bavay, Gilles Lemaire..) et des socialistes (Dominique Taddeï, les « Socialistes anonymes »...) ont rejoint la candidature Bové. Ils montrent combien est large le panel d’électeurs concernés. Surtout qu’il y a de la réserve, notamment du côté des socialistes Mélanchon, voire Fabius. Et il y a les dégoûtés de la politique qui vont avoir envie de voter...
Oui, une dynamique est lancée et elle est d’autant plus intéressante qu’elle peut marginaliser les « logiques d’appareil ». Si Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et Dominique Voynet font un petit score et si José Bové fait 3 ou 5 fois plus que chacun d’eux, alors le paysage politique à la gauche de la social-démocratie sera enfin véritablement recomposé et nous pourrons partir sur des bases renouvelées répondant aux enjeux du monde actuel.
Am.