En marchant le long de la route poudreuse, Lie Tseu vit un crâne gisant sur le bas-côté. C’était un crâne humain, vieux de plus de cent ans. Il le ramassa, l’épousseta et le contempla un moment. Puis il reposa le crâne, poussa un soupir et dit à son disciple qui se tenait à proximité : « En ce monde, nous sommes les seuls à comprendre la vie et la mort ». Se tournant vers le crâne, il dit : « es-tu infortuné d’être mort et sommes nous fortunés d’être en vie ? Ou peut être est-ce toi qui es fortuné d’être mort et nous infortunés d’être en vie ! ».
Puis Lie tseu déclara à son disciple qui se tenait à proximité : « bien des gens transpirent, peinent et sont satisfaits d’avoir accompli une foule de choses. Et pourtant, à la fin, nous ne sommes nullement différents de ce morceau d’os poli. Dans cent ans, tous ceux que nous connaissons ne seront plus qu’un tas d’ossements. Qu’y a t-il à gagner dans la vie et qu’y a t-il à perdre dans la mort ? »
Les anciens savaient que la vie ne peut pas durer éternellement et que la mort n’est pas la fin de tout. C’est pourquoi ils n’étaient pas émus par l’apparition de la vie ni déprimés par la venue de la mort. Naissance et mort font partie du cycle naturel. Seuls ceux qui savent voir à travers l’illusion de la vie et de la mort peuvent revivre avec le ciel et la terre et vieillir avec le soleil, la lune et les étoiles.
Extrait de « l’essence du Tao » écrit par Pamela Ball ...Traduction du texte de Lie Tseu