@placide21
En fait non, les races n’existent pas vraiment. Il y a des phénotypes différents jusque dans la même famille, le monde n’est pas peuplé de jumeaux parfaits. Mais tout ça reste des humains, la notion de race est une sorte de surcouche appliquée autrefois à l’espèce en fonction de caractéristiques communes chez tous les individus appartenant à une même population géographique. Le principal problème c’est que ça n’a jamais marché, certains traits pouvant apparaître chez des individus appartenant à des groupes complètement distincts et d’autres ne pas apparaître dans toute la population. On devait donc inventer une nouvelle race par tribu et même par famille jusqu’au moment où il a bien fallu abandonner cette notion qui perdait de plus en plus son sens à mesure qu’on affinait les connaissances. Ces points communs génétiques ne pouvaient s’apprécier que sur des populations complètement isolées et limitées comme celles étudiées par les anthropologues tels que Malinovski (et encore), conscients du caractère limité de leurs observations, et qui à l’époque ne savaient pas clairement si ces caractères communs sont liés à une appartenance ethnique, à des modèles culturels comme l’alimentation, le travail, ou à la consanguinité récurrente.
La race telle qu’on la perçoit maintenant est une invention littéraire ne reposant sur aucun élément objectif autre que la couleur de peau qui est vaguement définie (il y a des variations de couleur parmi les noirs comme parmi les blancs) et qui est surtout une caractéristique tout à fait secondaire, la caractéristique initiale peut disparaître complètement en fonction de divers facteurs externes en quelques générations.
Sinon il y aurait des hordes de corniauds parce qu’on ne trouverait personne qui correspondrait à une race pure. On en arriverait rapidement, comme les ethnologues du passé, à descendre au niveau de frères germains pour trouver une race clairement définie, ces frères n’étant alors même pas de la même race que leurs parents puisque différant par certains aspects pourtant transmissibles. Et c’est tant mieux, car si une race pure existait, depuis le temps elle serait complètement dégénérée par la consanguinité, et probablement devenue stérile.
Les races existent chez les chiens et les chats du fait qu’on pratique ce qui n’existe pas chez les humains, une consanguinité forcée et l’utilisation d’individus présentant des surtypes pour créer artificiellement de nouvelles races à partir de races déjà artificielles pour obtenir un phénotype précis. Si on a élevé des chiens on sait que cela ne va pas sans poser des problèmes. Et c’est possible pour les petits animaux à reproduction rapide parce qu’on peut vite apprécier le résultat sur quelques générations, mais pas pour les humains. Sans compter que ça reste des chiens et des chats qui, livrés à eux-mêmes s’empressent de perdre en deux ou trois générations toutes les caractéristiques raciales qu’on s’est efforcés de développer.
Et de toute manière, il faut ré-écrire la constitution de A à Z, donc la question n’est finalement pas très importante.