Trois commentaires :
1) Capitalisme et libéralisme.
J’en vois certains qui confondent capitalisme et libéralisme. D’ailleurs, ce qu’on appelle « ultralibéralisme » n’est rien d’autre que de l’anarcho-capitalisme qui prône une société entièrement privée et donc sans Etat. Le libéralisme tend à limiter l’Etat à ses prérogatives régaliennes et notamment le respect de la Loi.
2) Une doctrine ? Non.
Le libéralisme est avant tout un état d’esprit. Ce n’est ni une doctrine ni un dogme. La pensée libérale, c’est de faire plutôt confiance aux initiatives individuelles qu’à la collectivité. Le principe de subsidiarité en est un bon exemple à l’échelle européenne.
Il n’y a aucune règle absolue dans le degré de confiance et d’autonomie que l’on laisse aux individus.
Mais le principe est que la raison humaine étant par essence limitée, nul ne peut prétendre prévoir et anticiper les besoins de la collectivité ; seule la somme des initiatives et des choix individuels est à même d’y répondre.
3) Les injustices et les inégalités.
Pour un libéral, il est vain de tenter d’y remédier car l’on s’aperçoit que si on en résorbe certaines, on en crée d’autres. L’exemple type, c’est la sécu. Tout le monde est assuré au même taux, tout le monde a le même service. En réalité, c’est faux rien qu’avec les mutuelles complémentaires qui faussent complètement la donne et sans parler du fait que les gens les plus riches sont toujours mieux soignés.
Donc, plutôt que de perdre de l’énergie et des sous à résorber à l’infini des inégalités, on travaille plutôt à élever le niveau général.
Le moyen le plus fiable qu’on ait découvert pour cela, c’est le système concurrentiel. Mais attention, encadré et contrôlé. De ce point de vue, le capitalisme tend à annihiler la concurrence quand le libéralisme tend à la préserver (voir les lois anti-trust américaines et européennes).
Pour la sécurité sociale par exemple, on définit un cahier des charges (aussi appelé panier de soins) qui reprend exactement les garanties actuelles de la sécu et la société qui souhaite accéder au marché doit se conformer à ce cahier des charges sous peine de se voir retirer l’agrément. Ce qui d’ailleurs n’empêche pas l’Etat de proposer un service équivalent ou simplement de conserver un filet de sécurité pour les plus démunis (la CMU). L’idée étant que la mise en concurrence provoquera une optimisation des coûts (mieux pour moins cher) et donc un meilleur service pour tous.