Les gilets jaunes rejoints par des
lycéens, plusieurs établissements bloqués.
Les blocages se poursuivent ce 20
novembre et le mouvement des gilets jaunes peut compter sur de
nouveaux renforts.
Les opposants à la hausse des prix du
carburant peuvent désormais compter sur un nouveau soutien : les
lycéens. Plusieurs d’entre eux ont en effet rejoint le mouvement des
gilets jaunes, ce mardi 20 novembre. En conséquence, plusieurs
établissements sont bloqués.
À Perpignan, les lycées Arago et Rosa
Luxembourg [ce dernier étant situé plus précisément à
Canet-en-Roussillon], par exemple, sont touchés, rapporte
L’Indépendant. Ce mouvement « spontané », selon le
quotidien régional, a donné lieu à un face-à-face tendu entre les
policiers et les étudiants.
Même son de cloche à Narbonne. Une
centaine de lycéens se sont rassemblés devant la sous-préfecture,
avant de prendre la direction des quais, encadrés par la police,
peut-on lire dans la presse locale. Le mouvement est, dans le cas
présent, loin d’être improvisé. Un appel à manifester a été
publié lundi soir sur Facebook, puis relayé sur Instagram.
En début de soirée, le parquet de
Perpignan a indiqué que 13 lycéens avaient été interpellés,
douze à Perpignan et un à Canet-en-Roussillon. Ils ont été placés
en garde à vue pour des faits qualifiés de "violences sur
personne dépositaire de l’autorité publique", un délit puni
de 5 ans d’emprisonnement, a relevé le procureur.
Les motifs des manifestants restent
floues, seuls « trois ou quatre » élèves portaient des
gilets jaunes, a confirmé le DDSP, soulignant que des policiers ont
retrouvé en revanche sur les réseaux sociaux des appels pour mettre
à sac la FNAC, a indiqué le directeur départemental de la sécurité
publique (DDSP), Jean-Marc Rebouillat.
"C’est un mouvement spontané qui
ne répond à aucun mot d’ordre et aucun motif apparent", a pour
sa part souligné le procureur de la République Jean-Jacques Fagni,
précisant que parmi les quelque 300 lycéens qui manifestaient en
scandant des slogans hostiles au président Emmanuel Macron, une
poignée arborait des gilets jaunes.
« On le fait pour nos parents »
" On est là pour montrer que les
questions des taxes et de la baisse du pouvoir d’achat nous
concernent« , fait valoir un jeune homme à L’Indépendant. »La
plupart des jeunes ici présents seront majeurs l’année prochaine.
C’est aussi notre avenir qui se joue".
À Salon-de-Provence également, les
étudiants sont montés au créneau, rapporte La Provence.
Dans le Pas-de-Calais, à
Aire-sur-la-Lys, des élèves du lycée Vauban assurent le faire
« pour [leurs parents ». "On n’a pas tous le permis (de
conduire)", reconnaît un des organisateurs à L’Écho de la
lys. "Certains vont le passer. On le fait pour nos parents, et
nous, on sera dans leur situation dans quelques années".
Un avis partagé par le président de
l’Union nationale lycéenne (UNL), même s’il juge le mouvement des
gilets jaunes « flou ». "L’augmentation des prix du
carburant ça nous concerne, lorsque des lycéens ruraux ont des
parents obligés de faire 10 kilomètres en voiture pour les
emmener« , martèle Louis Boyard au HuffPost. »La question
du pouvoir d’achat nous touche également".
Faut-il s’attendre à une mobilisation
des organisations de jeunesse aux côtés des gilets jaunes le samedi
24 novembre à Paris ? Difficile de répondre dans l’immédiat.
« Aucune échéance n’a été fixée » pour qu’elles en
discutent ensemble, selon Louis Boyard, qui précise que son
organisation défilera à Paris, à l’occasion de la marche contre
les violences sexistes.
https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/20/les-gilets-jaunes-rejoints-par-des-lyceens-plusieurs-etablissements-bloques_a_23594567/