Qu’il s’en défende ou
non, Chouard a pour grille d’analyse celle de son statut
social : fonctionnaire à l’abri du chômage et de la
précarisation ; en d’autres termes : Chouard n’a besoin de rien d’un
point de vue matériel ; c’est la raison pour laquelle il est incapable de
penser les moyens et de reconnaître leur prédominance ; d’où son
acharnement à propos des fins : une société organisée autour du RIC.
"Il faut, on doit… mais qu’est-ce qu’ils attendent tous ! Nous sommes
des enfants ! Il est temps que l’on deviennent des adultes et des citoyens
constituants… etc.… "... Chouard met en scène un discours de plus en plus
incantatoire au fil des ans… symptôme d’une frustration grandissante. Qu’il
réfléchisse à propos des moyens et très vite il se calmera à propos des fins,
réalisant la nature utopique de son projet d’autant plus que le Référendum
d’Initiative Populaire (RIP) ou Citoyen (RIC) est dans tous les
programmes depuis 10 ans ; soyons assurés qu’une fois encore, il sera
vite oublié une fois les élections passées ou bien, il s’agira d’un RIC aux
conditions de recours et d’exercice très restrictives d’autant plus que ceux
qui l’accorderont seront ceux qui le contrôleront : il ne concernera
pas les questions qui touchent aux conditions d’exercice du mandat d’élu (
maire, député, sénateur, conseiller) sans oublier les questions d’ordres
économique et financier (la fiscalité en autre). De ce RIC-là (sans colonne
vertébrale, sans remise en cause), les classes supérieures et une grande partie
des classes moyennes s’en contenteront pensant avoir échappé au pire car aucune
de ces classes ne prendra le moindre risque avec une sortie de l’Euro et de
l’U.E.
Révocation du président,
du gouvernement et de tous les élus locaux, nationaux et européens, abrogation
des lois, veto sur un texte législatif, veto sur le vote du budget sur simple
consultation référendaire…
Mais alors, utopie millénariste que ce RIC ?
Utopie de Grand Soir, celui de la fin de l’injustice sociale, l’avènement du
pouvoir du Peuple par le Peuple ?
Ce Ric-là ne sera jamais
voté. Considérer l’éventualité de son succès c’est continuer
d’entretenir de faux espoirs.
Mais il y a une bonne nouvelle : paradoxalement, le
mouvement des Gilets Jaunes et tous les mouvements qui l’ont précédé (Bonnets
rouges, Notre dame des Landes) ont prouvé que l’on devait, que l’on pouvait
enfin se passer du soutien des élus, des médias et des syndicats pour
obtenir ce qui doit l’être…