Le naufrage de la presse européiste.
SFR presse de Patrick Drahi s’enfonce,
plus de 24 millions de pertes pour Libération et L’Express en
2018.
Dès son arrivée en 2016 à la tête
de SFR médias Alain Weill avait laissé entendre que son attachement
à la formule papier n’était pas éternel. En mars 2018, il avait
mis les points sur les i en annonçant la priorité absolue au
digital. Les mauvais résultats financiers de Libération et
L’Express en 2018 pourraient signifier l’abandon du papier pour
les deux titres.
Libération : gloups, gloups
Le quotidien libéral libertaire
Libération se décernait un brevet d’auto-satisfaction début 2019
en valorisant son service Check news. Il semblerait que le lecteur
ait un avis différent et continue d’abandonner le titre Libération
(source Lettre A du 23 janvier 2019). La diffusion totale de
Libération (dont sans doute une bonne proportion de « ventes
au tiers » hôtels, cafés, sociétés de transport, qui se
font à pertes) est autour de 70.000 exemplaires et le kiosque est en
retrait de 20% avec 16.000 exemplaires quotidiens. Comme la publicité
va de plus en plus vers le digital, les pertes avoisineront les 9
millions d’euros en 2018.
L’Express : gloups, gloups, gloups
C’est pire à l’hebdomadaire
L’Express où la vente au numéro est autour de seulement 22.000
exemplaires (-19%). La diffusion France en retrait de 14% se situe
aux environs de 260.000 exemplaires ventes aux tiers incluses. Moins
de diffusion égale moins de recettes de ventes mais aussi moins de
publicité, résultat : 15 millions d’euros de pertes bon poids.
Vers deux PSE et le digital
Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE),
c’est l’étrange euphémisme qui définit un plan de
licenciements. Les deux titres connaissent la douloureuse formule.
L’Express a perdu une centaine de salariés lors du dernier PSE.
Certaines rustines peuvent encore être posées : diminution du
nombre de pages (économie de papier), mutualisation partielle des
rédactions.
Mais le tout digital pourrait être la
solution la plus radicale : transformer les deux titres en
newsletters sociales libertaires haut de gamme, vendues cher avec des
rédactions réduites. Moins de journalistes, fin de l’imprimerie
et fin des problèmes de distribution de Presstalis, Alain Weill
pourra se consacrer à BFM…
https://www.ojim.fr/sfr-presse-de-patrick-drahi-senfonce-plus-de-24me-de-pertes-pour-liberation-et-lexpress-en-2018/