« L’homme digitalisé est un homme apprivoisé : programmable, il est plus inoffensif encore que l’imbécile heureux qui cligne de l’œil. »
Les boniments de Laurent Alexandre à l’« élite » la plus friquée de sa clientèle ont le mérite d’être explicites : la servitude s’annonce d’autant plus parfaite que vendue comme à terme - si pas tout de suite, très bientôt, c’est promis, on y bosse ! - « immortalisable ». Youpie !
D’autant que - comme les sujets du Baron Harkonnen dans Dune, et sans même devoir se casser la noix à fournir à l’infini des rêves de consommation perpétuelle pour chacun-e qui trouvera pour principal objet de consommation rien mieux que lui ou elle-même - l’« homme connecté et augmenté » dispose par définition de cette merveilleuse propriété consistant à être « débranchable » ou « déconnectable » pour tout écart aux impératifs de sa programmation, ou plus trivialement encore par incapacité financière à renouveler son abonnement aux « services » qui le connectent !