A tous ceux qui me font l’honneur de lire et de commenter mon article, je voudrais quand même leur dire de me lire plus attentivement et jusqu’au bout. Pas de me faire dire, avec des extraits, ce que je n’ai pas dit (que vient ici faire Jean Moulin, par exemple ?). Agora Vox me semble être un espace de liberté où l’on peut aller à contre-courant de l’opinion dominante et cela, par les temps actuels, est précieux. Je pensais trouver ici davantage d’esprits libres. Or, à l’exception de deux commentaires, je découvre des réactions d’un conformisme affligeant, sinon inquiétant. Vous hurlez avec les loups et c’est justement une attitude que je déplore et réfute, parce qu’elle est profondément anti-intellectuelle.
Au contraire, une approche plus rationnelle, plus éclairée, plus généreuse, implique de ne pas prendre pour argent comptant tous les discours accusateurs du moment. Il faut dénoncer, à mon avis, les abus de langage et les amalgames faciles, interroger les interdits actuels pour essayer de les comprendre dans la durée. Bref, relativiser et introduire de la nuance dans ce fatras verbeux. Dans l’affaire Matzneff-Springora, on peut sans doute parler de détournement de mineur(e), mais pas de pédophilie stricto-sensu ; car chacun sait qu’une fille de 14 ans n’est plus une enfant. D’une manière générale, tout ce qui relève des moeurs est affaire de construction théorique et d’interprétation. Et on peut, bien sûr, déconstruire ce qui a été construit.
Izarn me demande très justement : à qui profite le crime ? Je me sens en mesure de lui répondre : à une nouvelle élite qui, pour imposer ses valeurs , doit éliminer l’ancienne, celle qu’incarnaient Matzneff, Polanski et consort. Et, comme par hasard, ce sont tous des hommes occidentaux — des individus de sexe masculin, hétérosexuels ou pas, censés être des dominants — qui se retrouvent aujourd’hui cloués au pilori. Comprend qui peu. J L