Présenté comme cela, nous avons l’impression d’une course de
chevaux avec des turfistes qui échangent des pronostics. Bien vu. La
provocation stimule la réflexion.
C’est exactement dans ce cadre que nous incluent les médias qui
jouent le rôle tantôt de metteur en
scène, tantôt de bookmakers. Oh, avec des méthodes neutres en apparence comme les sondages et les enquêtes d’opinion
dont au passage le contenu (les questions posées et bien sûr les réponses) de
la plupart ne nous est pas communiqué. Autant le savoir si on pense se glisser et
raisonner en connaissance de cause dans le jeu des commentaires à l’infini qui
entretiennent dans les réseaux sociaux notamment et valident à la fois la mise
en forme des opinions et les dynamiques de la campagne auxquelles nous sommes
tous tentés de nous prêter. Certaines entreprises de sondage et de presse ont
fait un effort en raison de notre prise de distance (taux de confiance dans les
médias, 24% chez nous, le plus bas d’Europe) mais la méthode continue de
fonctionner. N’oublions pas, c’est un métier fait par des professionnels qui en
vivent et ont des carrières à faire.
Et la démocratie dans
tout cela me direz-vous ? Ne finassons pas. Les jeux sont quand même pipés
et particulièrement chez nous en France. Je vous laisse vous remémorer tout ce
que vous avez pu observer depuis le début de ce siècle. C’est plus long qu’une liste
hebdomadaire de courses et à mon avis plus intéressant pour ce qui nous
préoccupe que de commenter le dernier sondage.
Je crois que depuis un moment déjà l’abstention (+ blancs et
nuls) au niveau atteint est une authentique prise de position politique par le
refus d’un mécanisme électoral piégeu et
conforté par ce que sont devenus les méthodes des médias très largement
contrôlés par 9 milliardaires de la mondialisation. C’est le témoignage d’une
impuissance, d’une amertume aussi, du sentiment de se faire avoir régulièrement.
Quelques mandats en arrière, les politiques s’en émouvaient, maintenant, ils
s’en sont très bien accommodés. Ils ont compris que dans un vote à deux tours
sélectionnant deux champions, il s’agissait de favoriser la multiplication des
candidatures au premier tour pour que les électeurs votent selon leur cœur et
favorisent ainsi les deux champions mis
en scène par la connivence des médias et des politiques et leur puissance de
par leur présence dans notre quotidien qu’on le veuille ou non. Si certains en
doute, on peut ressortir les unes de la dernière campagne.
Comme je pense que notre souhait n’est pas d’être des
turfistes à l’insu de notre plein gré se laissant sans fin prendre au jeu de la
multiplication des candidats du premier tour, étant donné les enjeux en cours
qui s’alourdissent d’élections en élections maintenant, à chacun d’entre nous
d’y réfléchir. Parmi tous les candidats, votons pour celui dont on se sent le
plus proche et qui a une chance de se trouver au second tour si on ne veut pas
revivre sans fin l’histoire débutée il y a 20 ans et les lendemains d’élections
qui ont suivi.
à suivre