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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 avril 2021 15:21
L’équilibre cosmique

Dans l’ancienne Égypte, la distinction – si moderne et occidentale – entre pouvoir politique et religion n’a jamais eu aucun sens. La culture pharaonique naquit d’ailleurs, au sortir de la préhistoire (durant la seconde moitié du ive millénaire avant notre ère), de l’émergence conjointe de sa royauté et de sa religion. L’une et l’autre sont parfaitement indissociables. Elles structurent la vision égyptienne du monde. Toute religion constitue un système explicatif du monde qui – comme tous les autres systèmes explicatifs du monde (y compris la science elle-même) – fait intervenir des forces qui s’exercent sur le réel et avec lesquelles il est possible d’interagir pour infléchir le cours naturel des événements. Pour les anciens Égyptiens, la relation avec ces forces surnaturelles – c’est-à-dire, dans le cas présent, avec les dieux – nécessite des capacités particulières  ; elle est l’apanage du souverain, qui accomplit une fonction divine sur Terre et garantit ainsi l’équilibre cosmique, auquel concourent dieux et hommes. La relation au divin est donc fondamentalement monopolisée par Pharaon, seul intermédiaire autorisé entre la collectivité humaine et le monde de l’au-delà. Et ce même si, dans la pratique, le roi doit se faire aider par des délégués – tels les prêtres – qui permettent d’assurer le culte et l’interface avec les divinités chaque jour à travers toute l’Égypte.

Ce système, qui puise ses racines dans la préhistoire de la civilisation pharaonique, va connaître quelques modifications significatives à partir du milieu du iie millénaire avant notre ère, avec l’avènement du Nouvel Empire (de - 1550 à - 1080). Pour la première fois de son histoire, suite à diverses occupations étrangères, l’Égypte fonde un véritable empire, qui s’étend de la quatrième cataracte du Nil, en Nubie, à l’actuelle frontière syro-turque. Fort de cette suprématie, l’Égyptien en vient à penser son rapport au monde différemment et cherche désormais à contrôler sa destinée, à titre collectif, mais aussi à titre individuel. Apparaît alors une nouvelle forme de religiosité populaire, qui se manifeste par le développement sans précédent de moyens d’interaction personnelle avec le divin et les forces de l’au-delà (magie, oracles publics…), permettant au fidèle de faire appel à une ou plusieurs divinités secourables, selon ses besoins ou ses souhaits.


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