Une très grande victoire pour le psys,....
En psychiatrie, la perversion sexuelle apparaît dans le chapitre des « troubles paraphiliques » du DSM-5. En revanche, les concepts de perversions narcissique, de caractère, instinctive ou perversité ne sont pas des diagnostics psychiatriques pour le DSM-5. Ces concepts se rapprochent du « trouble de la personnalité narcissique » qui lui est une véritable entité psychiatrique. Les troubles de la personnalité qui sont au nombre de dix y sont définis de la manière suivante : « un trouble de la personnalité est un mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu, qui est envahissant et rigide, qui apparaît à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, qui est stable dans le temps et qui est source d’une souffrance ou d’une altération du fonctionnement ». Par contre, la « perversion morale » de Racamier ou d’autres auteurs ne trouve pas d’équivalent dans le DSM. Le diagnostic psychiatrique de « personnalité narcissique » n’est pas superposable au trouble de l’estime de soi psychanalytique et au sein même des psychanalystes, les concepts ne se superposent pas exactement. Selon Paul-Claude Racamier, le pervers (narcissique) est narcissique en ce qu’il entend ne rien devoir à personne et n’attendre rien de personne. Par contre, tout lui est dû. Le pervers n’envie personne car il a tout, il le dit et y croit. Il a besoin de prestige, aime le pouvoir et s’octroie le droit à la propriété. Le pervers est incapable de s’excuser et de remercier, ce qui reviendrait à insulter son Soi grandiose. Racamier utilisa les termes de combat, d’attaque, de chasse, de prédation : « Une attaque du moi de l’autre au profit du narcissisme du sujet ». Le pervers ne dépend jamais d’autrui qui est son « objet non objet ». Le narcissisme poussé à l’extrême se transforme en véritable folie narcissique avec une mégalomanie maligne dans laquelle le pervers agit dans un sentiment d’impunité totale. Autrui est exploité sans scrupules, c’est l’ivresse narcissique.
Dans le DSM-5, la « personnalité narcissique » est définie comme « des fantaisies ou comportements grandioses, un besoin d’être admiré et un manque d’empathie ». Le DSM décrit dans les premiers critères un sujet au Soi grandiose, absorbé par son succès et sa beauté, se sentant unique, avec ce besoin excessif d’être admiré. Les critères suivants décrivent un sujet qui pense que tout lui est dû, qui exploite autrui sans aucune empathie et est envieux, arrogant.
Les sujets narcissiques ne se préoccupent pas des autres, leur capacité d’aimer l’autre est déficiente. Alberto Eiguer déclare : « ils sont émotionnellement froids, anesthésiés à la souffrance » et ajoute que le Moi grandiose cache un « sentiment d’infériorité et de dépendance excessive vis-à-vis de l’admiration et des approbations extérieures ». Les narcissiques « souffrent de sentiment chronique d’ennui et de vide ; ils cherchent constamment à gratifier leurs aspirations à l’éclat, à la richesse, au pouvoir, à la beauté ».
Les mécanismes ou techniques d’empriseLe pervers-perversité va intuitivement repérer les failles d’un sujet. Dans la durée, il va assujettir et asservir cet autre de manière insidieuse avec une habilité étonnante. Le pervers comble ses failles narcissiques du narcissisme de l’autre. L’autre perd donc confiance en lui avec des périodes de dépréciation, de mésestime, de perte de confiance voire de véritable dépression. L’autre devient totalement dépendant du pervers et perd son autonomie de penser, son libre arbitre. Le pervers détruit le psychisme de l’autre sans que ce dernier en ait conscience. L’arme redoutable de pervers est la parole, il utilise ainsi le mensonge, l’insinuation, la « paradoxalité », les contrevérités, les allusions, le double-sens des mots. Le pervers se coupe de lui-même, dénie la réalité pour se protéger de toutes souffrances. Il nie ses comportements antisociaux et les conséquences de ses actes pour autrui. La faute est niée, banalisée, rationalisée ou rejetée sur autrui. Le conflit est nié, le déni est anti-conflictuel.
Le pervers utilise le clivage. Le paraître est important pour ce sujet qui décrit une « belle image » de lui. Il ne se reconnaît aucun défaut et projette sur autrui ses propres travers par l’identification projective. Il peut même en venir à se placer en victime.
Les traits paranoïaques sont retrouvés chez le pervers : la vérité importe peu pour ces sujets méfiants qui ne doivent rien à personne. Dans le DSM, les traits paranoïaques du narcissique résultent d’une crainte que leurs imperfections soient révélées.
néanmoins qu’« aucune analyse n’est possible sans que soit formulée une véritable demande ». Selon Daniel Zagury, on ne peut guérir un pervers, il est donc préférable d’utiliser des formules comme « accompagnement thérapeutique, étayage, aide thérapeutique, aide au réaménagement des défenses… plutôt que de parler de soin ».
Auteur : Elodie Gallard
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