Libé : "Dystopie future :
En plein Covid-19, un titre pareil… Mais Asa Ericsdotter a publié l’Epidémie en 2016, donc le soupçon d’opportunisme ne tient pas, ni l’hypothèse d’une coïncidence divine. Et de fait, ce roman n’imagine pas un virus sanitaire mais une dystopie politique : la Suède, censément Etat-providence, se laisse convaincre par son tout nouveau et fringant Premier ministre, tête de pont du Parti de la santé, qu’elle peut devenir la nation la plus saine d’Europe. La condition : éradiquer l’obésité qui, dit-il, a pris dans le pays les proportions d’une épidémie.
Le programme est sec comme un coup de trique : régime pour tous (exit les sucreries, les graisses), sport à hautes doses, lavements, chirurgie bariatrique subventionnée… Et des sanctions : licenciement pour ceux qui ne maigrissent pas assez vite, exclusion des enfants des écoles. L’affaire passe comme lettre à la poste, l’hystérie anti-gros s’empare de la population. Gare aux rétifs. « Les bourgeois, c’est comme des cochon. Plus cel devient GROS, plus cela devient bête. » Brel..