Le problème essentiel, c’est « les agriculteurs » ou l’« Agriculteur » (puisque c’est ce que signifie le terme « les agriculteurs ») ça n’existe pas. Oh ! Ça existait peut-être au dix-neuvième siècle (et encore) ou au Moyen-Âge (et encore aussi ça dépendait des régions et des ressources) mais aujourd’hui c’est un concept fumeux à la con (concept opérationnel dirait Marcuse) pour noyer le poisson ou le cochon comme vous voulez.
Quand le « principal » syndicat agricole s’oppose à toute mise en cause des pratiques, réclame des délais toujours plus déraisonnables et supplémentaires pour continuer d’utiliser des trucs qui tuent ou utilise des arguments de lobbyistes (on n’a pas démontré formellement le danger de machin-chose) et qu’on meure de plus en plus de cancers malgré les progrès de la médecine, les paysans en tête d’ailleurs, il est grand temps et même plus que temps de mettre le holà à cet état dans l’État. Et je ne parle même pas des différentes organisations, comme la Safer, qui permet aux plus gros de magouiller la préemption des terres et différentes autres fourberies à la limite de la légalité ou tout au moins dans une légalité expressément créée pour un certain monde agricole.
On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi les hommes politiques restent aussi inféodés à ces milieux vu le nombre insignifiant d’électeurs qu’ils représentent aujourd’hui... Enfin on pourrait le comprendre comme une vieille habitude qui reste ancrée ou alors pour d’autres raisons beaucoup moins reluisantes.
Toujours est-il que le monde agricole est en train d’être lâché par les nouveaux politiques du type LERM et les capitalistes financiers. D’ailleurs dans le viseur (à terme) de ceux-là il y a une forme d’écologie que les neuneus technologues trouvent formidable : les fermes verticales hors-sol (mais sans produit chimique) en environnement contrôlé donc des procédés purement industriels encore pire que ce qui existe dans la Beauce aujourd’hui. Mais c’est « Vert » du moins en théorie... Et si ça n’est pas ça, ce sera l’achat des terres par des états ou par des grands groupes, mais à coup de centaines de milliers d’hectares et là, même les gros agriculteurs (comme le Prince de Monaco) seront dépassés. Ils recréeront les kolkhozes, mais en plus grand et privés. Ça a déjà commencé d’ailleurs. Et va falloir que ça rende !
Le « monde » d’aujourd’hui et celui qu’on pense être de demain vous a déjà lâché pour reprendre le marché et même parfois au nom de l’écologie ou plutôt d’une industrie technologiste et « verdie ». Tout cela ne vous empêchera pas d’y rester et ce n’est pas le quidam un peu fâché et verbeux qu’il faut incriminer (de quoi d’ailleurs de quelques propos peu amènes ?) mais ceux-la même qui semblent vous défendre et qui vous vendent et vous tuent, malheureusement avec votre aide naïve. Les principales denrées de base (aka cultures industrielles) sont vendue sur les marchés mondiaux par des courtiers spécialisés qui agissent exactement comme les spéculateurs des banques, à coup d’ordinateurs, d’algorithmes et autres saloperies comme les marchés cachés, le black market et différents trous noirs de la spéculation. J’en passe et des meilleures. Et vous jouez (collectivement) ce jeu mortifère.
Ce qu’on nous présente dans les télés, radio et journaux ! Comme si le pauvre paysan allait vendre son blé, ses bêtes ou son lait au marché du coin après la messe. Aujourd’hui les veaux font au moins deux fois le trajet Italie France aller-retour avant d’être vendus, chacun s’occupant d’un « partie de l’élevage » : naissance, allaitement, nourrissage, etc. et on l’étiquette « viande de France », auto-label que je fuie comme la peste quand on sait ce qu’on consomme comme « produits phyto-sanitaire » (en français normal des poisons). Où se trouve le métier d’agriculteur là-dedans et encore plus de paysan ? Exactement comme la liquette fabriquée en Inde par des enfants à laquelle on ajoute quatre boutons dans un atelier en France plus ou moins en règle avec les normes sociale et l’immigration et qui est labellisée « made in France ».
Et vous pensez sérieusement que ce sont les méchants Français qui n’aiment pas « Les Agriculteurs ».
Que diable ! Réveillez-vous ! Et aidez-nous plutôt à botter le cul du capitalisme financier si vous voulez survivre ou au moins vivre un peu droit.
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