Nous y voilà. Un article aussi long sur un fait finalement bien simple : la gauche avait peur de Sarkozy, non pas à cause de son programme, mais à cause de son talent politique, d’orateur et de débateur. Demandez autour de vous, tous les soutiens de Ségo craignaient ce débat « elle va se faire hacher menu », « il ne va en faire qu’une bouchée » etc.
La même peur animait la candidate, ce qui la rendue - osons le mot - agressive. D’où cette impression de domination, dont l’auteur lui-même se demande si ce n’était pas un coup d’épée dans l’eau.
Alors on se rassure, autant que l’on peut, par un texte long comme une tirade de Ségo, en s’auto-persuadant qu’assomer les gens par des incantations de meeting suffira à masquer l’absence de programme.
Elle se bat ! Formidable ! Mais comment pouvez-vous être aussi aveugles ?
Toute la réputation de brutalité de Sarko s’est appuyée sur les longues années où il estimait que démonter en petits morceaux ses adversaires sur les plateaux télé - ce qu’il faisait fort bien - lui permettait de prouver sa compétence aux téléspectateurs.
La réalité est toute différente.
Il en a mis du temps, avant de comprendre que cela le faisait plutôt passer pour un exité, un personnage brutal et sans scrupules, qui n’a que faire des autres. Cela fait déjà quelques temps qu’il travaille contre sa nature, pour ne pas s’emporter, rester calme, même sous les attaques les plus violentes. Et il en a fait la démonstration durant ce débat télévisé.
Ségo est tombée royalement dans le panneau.
Posez-vous juste cette question : pour l’électeur du centre, qui a voté Bayrou au premier tour, parce qu’il avait un peu peur de Sarko, et qu’il ne faisait pas trop confiance à Ségo, vers qui va pencher son choix, au soir de ce débat ?
Vers celui qui aura montré le plus de calme et de sérénité, autrement dit Sarkozy.
C’est donc lui, contrairement aux apparences, qui a gagné sur toute la ligne. Il a fait le plein dans son camp au premier tour, et il va ramasser le centre au second.
Ca tombe bien, on a justement besoin de faire vraiment quelque chose contre la dette publique.
A dimanche soir, 20h...