Dans une société qui a choisi la rétribution de travail comme mode de partage des richesses, la rétribution du commerçant n’a rien d’amoral dans la mesure ou elle n’est que la rétribution de son travail de « mise à disposition » de biens et services.
En effet, le rôle premier du commerçant est de mettre les biens produits par d’autres « à disposition » du consommateur.
C’est une forme d’intermédiation tout aussi honorable que la banque, la police, le transport, l’éducation, ...
La difficulté et le risque « moral » résident dans le fait que, dans un système libéral, le « commerçant » évalue lui-même la valeur de son travail et peut donc la surévaluer sans contradicteur.
C’est cette absence de contradiction qui ouvre la porte à la spéculation, à l’exploitation, à l’abus de position dominante ...
Ceci dit, si l’on remet en cause la moralité du commerce, on ne peut pas s’épargner une remise en cause de la moralité de toute intermédiation et on finira inévitablement par remettre en cause la moralité du capital et donc de la propriété.