@ l’auteur :
Si je conçois parfaitement votre postulat à l’égard de la liberté individuelle, je pense toutefois que la question des drogues mérite une réflexion plus approfondie.
Le point de départ de votre thèse, déjà, pose des questions. Vous dites : « Au nom de quel droit l’État viendrait-il dire à un adulte sain d’esprit qu’il peut ou ne peut pas absorber une substance quelconque ? ». Quelle est la définition d’un ’adulte sain d’esprit’ ? Un adulte est-il forcément capable de la mise en abîme lui permettant de déterminer lui même s’il est suffisamment ’sain d’esprit’ pour pouvoir s’adonner à une quelquonque drogue ?
Outre le fait que tout le monde ne soit pas égal face à la drogue, toutes les drogues ne sont pas égales elles-mêmes. Là où, par exemple, l’héroïne crée une dépendance rapide et forte, avec des conséquences sociales, mentales et physiques extrêmement néfastes (délinquance, overdoses, aliénation...), le LSD par exemple ne crée aucune dépendance et n’a à son actif aucun décès imputable directement (cas unique dans les statistiques encore assez jeunes en ce domaine). L’usage de cette substance dans un cadre psychiatrique expérimental a d’ailleurs repris, et c’est une bonne chose. Et pourtant, même le LSD n’est pas à mettre entre toutes les mains. Un être parfaitement sain d’esprit peut vivre une très mauvaise expérience psychique avec le LSD. Bref, tout cela pour dire qu’on ne peut aborder la question des drogues sous un angle monolithique et qu’il est dangereux (à commencer pour eux-même) d’octroyer la même liberté face aux drogues à tout le monde et de la même manière. Entre répression et interdiction pure et dure (ce que vivent nos sociétés actuelles) et laxisme à tout va, il y a un juste milieu qui est - je pense - la consommation encadrée, et encore, pas pour toutes les substances.
Cordialement,
Leekid