Ce qui nous tire tous, que l’on s’en défende ou non,
vers le bas.
Je pense que quelques uns ici sous-estiment grandement la
nuisance des médias dans notre société qui va bien au delà de la simple
problématique de l’information. Il y a toute une forme de socialisation et d’acculturation
maintenant qui se fait pour le plus grand nombre par leur intermédiaire dès le
plus jeune âge avec des contenus appauvris par rapport à ce qui a existé ou pourrait
exister, une exposition massive à la publicité et son idéologie qui n’est pas
perçue en tant que telle le plus souvent ce qui n’est pas anodin. Une forme aussi
pour certains programmes d’abêtissement et d’abrutissement grâce à l’identification et le mimétisme
induits par l’exemple de mercenaires de
l’écran à destination de spectateurs qu’il s’agit d’attirer et de garder dans cet
entre-soi. D’autres programmes où se conjugue un mélange malsain de sujets
sociétaux avec d’autres relevant des
loisirs et de la politique où la dérision,
la provocation, la recherche du clash en même temps que l’affichage de postures morales servent de balises et pompes à audience. De la
bonne grosse démagogie commerciale qui fait la cour à l’autosatisfaction et la
médiocrité revendiquée. Un beau piège. Par des animateurs cyniques qui savent
très bien ce qu’ils font. Ce qui nous tire tous, que l’on s’en défende ou non,
vers le bas.
Concernant l’information et la dimension culturelle (on a
presque l’impression que quelquefois à certains endroits, c’est devenu un gros
mot), le service public notamment concernant l’information doit être plus
neutre et en même temps organiser de véritables débats d’opinions en respectant
la pluralité des points de vue de manière bien plus équilibrée. Taddei savait
le faire dans « Ce soir ou jamais » où personne n’était interrompu et
où l’animateur ne donnait jamais son point de vue de manière directe ou indirecte.
Ce n’est qu’un exemple mais cela a existé, c’était possible.
Il faut ausi bien sûr des médias d’opinion indépendants mais
pas un système tentaculaire où quelques uns concentrent toute la filière, outils de diffusion,
contenus culturels, musique, sports et informations électronique et papier sur
l’unique fondement de la puissance financière.
Pour mémoire, chaque année, depuis longtemps,concernant la confiance dans
les médias et l’information, nous nous retrouvons en queue de peloton en
Europe. Si j’étais un milliardaire des médias, je penserai que ce n’est surtout
pas le moment de lâcher les médias.
Du point de vue de la
démocratie, tout cela est impossible à défendre.