Votre article est remarquable car il ne fait pas de la question sociale du genre une question biologique de sexe et montre bien la difficulté de sortir du jeu de rôle faussement sexuel qui assigne à chacun une identité prétendument naturelle pour contraindre à se valoriser socialement au travers de ce rôle, à condition d’en respecter les codes et les positions hiérarchiques dans l’ordre du pouvoir politique au plus niveau (et j’ajouterais religieux dans le registre précisément catholique et salique qui survit, sous des formes laïques, dans notre pays).
Reste la question que vous abordez par la bande (au travers de l’évolution des jeunes) d’une transformation du pouvoir formel et des valeurs et critères symboliques qui lui sont associés si l’on accepte que les valeurs socialement accordées au genre féminin soient considérées comme valant tout autant que celles qui sont accordées à la virilité dans l’exercice du pouvoir hiérarchique, voire d’une possible inversion temporaire, dialectique historique oblige, de la figure du pouvoir, que SR à tenté et avec quelque succès vis-à-vis des jeunes et moins jeunes militants et électeurs de PS, d’incarner dans sa démarche de « démocratie participative » ; laquelle est son apport fondamental à la pratique politique.
Ce retournement serait par delà les programmes dont nul ne peut dire sans mauvaise foi que celui de SR était vide -preuve en est que NS s’empresse d’en reprendre en apparence les lignes de force (environnement, sécurité sociale professionnelle, parité, démocratie plus directe etc..) le signe que la politique doit changer dans ses codes et référents symboliques.
Une telle évolution des valeurs associées à l’exercice du pouvoir serait un progrès pour l’idée démocratique, laquelle refuserait alors d’enfermer la décision politique dans un cadre technocratique et machiste dont la représentativité prétendument neutre du point de vue du genre est plus théorique (et donc illusoire) que réelle.
Merci encore pour votre stimulante, vigoureuse et rigoureuse analyse.
Égalité et différence, genre et sexe