Je cite un extrait de blog :
« La victoire de Nicolas Sarkozy trouve son explication dans une telle analyse stratégique. En bonne théorie, le vainqueur est celui qui capte le jeu en cessant de le jouer et donc nécessairement en inventant un nouveau site à partir duquel il joue. Ce site ne peut être qu’extérieur au site du jeu dominant, en l’occurrence la position que Mitterrand avait allouée à Le Pen. En occupant (dangereusement) ce lieu réprouvé et sacré (presque mystiquement), il a fait sauter le dispositif mitterrandien et fait place nette à une configuration politique « vierge ». Pour ce faire, il lui a suffi de viser la poutre maîtresse du dispositif : le mythe du « danger Le Pen ». La réintégration du thème de l’identité nationale (absente de son discours d’avant la campagne, plutôt multiculturaliste et postrépublicain), l’invention tactique du « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale » (synthèse détonante de deux contraires : immigration et nation) ont suffi à pulvériser les positions stratégiques de tous les partis. La baudruche du « danger Le Pen » s’est dégonflée, le FN étant ramené à bien peu de chose, et la gauche, restée calée dans les catégories mitterrandiennes, s’est vue dévoilée dans son « archaïsme », selon le mot de DSK. »