"Car l’Assemblée Générale des Nations Unies et les institutions qu’elle a
générées depuis 1946 ne sont pas qu’une vision occidentale vaguement
idéaliste : ils constituent la norme internationale de la justice, tout
comme les Droits de l’Homme définissent le droit des personnes depuis
1948 et sont, à ce titre-là, appelés à faire autorité sur toute la
planète. Evidemment ce processus est encore loin d’être achevé mais il
est, néanmoins, lancé.«
Pour rappel, la Fédération de Russie est infiniment plus soucieuse du respect du rôle et des décisions des Nations Unies que ne l’est l’Occident, au moins à juger de ses aventures militaires yougoslave, irakiennes, afghane, libyenne, syrienne, ... Même son intervention en Ukraine s’appuie tant sur son rôle de garant du respect des accords de Minsk que de l’article 51 de la partie 7 de la Charte des Nations unies.
Par ailleurs et »Selon que vous serez puissant ou misérable« il suffit de s’aviser de la manière dont les U$A se torchent avec constance des avis de la CPI pour se faire une assez bonne idée de son instrumentalisation par l’Occident et de sa perte de crédibilité subséquente au niveau international, d’autant qu’il n’est pas bien sûr que la puissance occidentale dispose encore des moyens — économiques, géo-politiques, géo-stratégiques et militaires — de ses insatiables ambitions !
Alors, oui, notre propagande médiatique peut bien nous répéter en boucle que »Poutine est un proscrit« ou qu’à force d’empiler des sanctions qui punissent chaque fois plus sévèrement notre propre tissu productif et industriel, nous finirons bien par effondrer l’économie russe, mais il semble bien que, face à un réalité qui refuse toujours plus obstinément de s’y soumettre, l’incantation trouve maintenant ses limites.
PS : Pour rappel sur la haute estime en laquelle Oncle Sam tient la CPI
»En septembre 2018, à propos d’une potentielle enquête sur des crimes de guerre présumés commis en Afghanistan par l’armée américaine, mais aussi s’agissant d’éventuelles poursuites dirigées contre Israël dans le cadre du conflit l’opposant à la Palestine, le conseiller à la sécurité nationale, John R. Bolton, qualifie la CPI d’« inefficace, irresponsable et carrément dangereuse ». Il indique également que différentes mesures pourront être prises contre les juges et le procureur, dont l’interdiction d’accès au territoire et le gel des avoirs, en concluant : « Nous laisserons la CPI mourir seule. Après tout, et pour ainsi dire, la CPI est déjà morte à nos yeux ».
En mars 2019, les menaces sont renouvelées.
Le 5 mars 2020, la Cour ayant décidé d’ouvrir une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afghanistan, Mike Pompeo, Secrétaire d’État des États-Unis, qualifie la Cour d’ « institution politique irresponsable se faisant passer pour un organisme juridique » et déclare : « Les États-Unis prendront les mesures nécessaires pour protéger leur souveraineté et pour protéger notre peuple .
En juin 2020, Donald Trump signe un ordre exécutif afin d’autoriser, d’une part, des sanctions économiques (blocage des biens et avoirs) et, d’autre part, des restrictions de visa, l’ensemble des mesures étant applicable aux personnels de la Cour et à leur famille. De plus, Mike Pompeo qualifie la Cour de « kangaroo court ». Le jour de l’annonce, la Cour répond que cet acte n’est que le dernier « d’une série d’attaques sans précédent » qui « constitue une escalade et une tentative inacceptable de porter atteinte à l’état de droit et aux procédures judiciaires ». O-Gon Kwon (en), président de l’AEP, dit « regretter vivement » le décret entériné et rappelle que « le système du Statut de Rome reconnait que c’est aux États qu’il revient en premier lieu d’enquêter et de poursuivre les crimes d’atrocité. En tant que cour de dernier ressort, la CPI est complémentaire aux institutions judiciaires nationales. C’est là une pierre angulaire du Statut ». L’Union européenne fait part de son inquiétude et réitère son soutien à la juridiction internationale tandis que la France affiche sa « consternation ». A contrario, Benjamin Netanyahou salue la décision de son homologue en insistant sur une « chasse aux sorcières » menée contre Israël et les États-Unis. De l’avis de certains juristes, cet événement est inédit puisque le décret élève la question au rang d’urgence nationale avec un cadre posé et « une palette de sanctions très large » pouvant aller jusqu’à viser quiconque coopérerait avec la Cour, ONG comprises. En outre, bien que l’argument du lawfare soit récurrent du côté de l’administration trumpiste (accusations de manipulation par la Russie), en réalité, le travail du Procureur est fondé essentiellement sur « les conclusions de commissions d’enquête, dont celle du Sénat, qui ont rendu des rapports critiques sur les « mémos » torture pris par l’administration Bush dans le cadre de la « guerre » contre le terrorisme ».
Début septembre 2020, la Procureure et l’un de ses subordonnés sont inscrits sur une liste noire américaine bloquant leurs avoirs. Les mesures entravent également l’entrée sur le territoire américain sauf pour New York qui dispose d’un statut spécial en raison de la présence des Nations Unies dans la ville. "
Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations !