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Sirius Grincheux 6 novembre 2023 16:02

Ce n’est pas très nouveau, cette idée de vendre cher des toiles qui, pour avoir été réalisées autrement que par un « artiste », n’ont pour autant rien à envier à celles dont les prix ne s’expliquent que par la spéculation et le snobisme.

En 1910, un certain Joachim-Raphaël Boronali avait exposé une toile intitulée «  Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique ».

Ce peintre jusque là inconnu avait aussi publié dans une revue le manifeste de sa théorie baptisée «  l’Excessivisme ».

En fait, il s’agissait d’un canular, monté par Roland Dorgelès, et deux complices qui avaient attaché un pinceau à la queue d’un âne pour lui faire peindre cette toile., pour « montrer aux niais, aux incapables et aux vaniteux qui encombrent une grande partie du Salon des Indépendants

que l’œuvre d’un âne, brossée à grands coupe de queue, n’est pas déplacée parmi leurs œuvres ».

Le peintre et sculpteur André Maillos avait racheté la toile de Boronali 20 louis (soit 400 francs-or) somme que Dorgelès ravait versée l’orphelinat des Arts.

Comme pour celle de l’animal, la propriété intellectuelle d’un robot n’a que la valeur que pour leur propriétaire qui est effectivement un créateur, celui d’une imposture, revendiquée dans un cas (on pense aussi à Jean-Baptiste Botul), présentée comme l’avenir de l’humanité dans l’autre.



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