Ce n’est pas très nouveau, cette idée
de vendre cher des toiles qui, pour avoir été réalisées autrement
que par un « artiste », n’ont pour autant rien à envier à
celles dont les prix ne s’expliquent que par la spéculation et le
snobisme.
En 1910, un certain Joachim-Raphaël
Boronali avait exposé une toile intitulée «
Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique ».
Ce peintre jusque là inconnu avait
aussi publié dans une revue le manifeste de sa théorie baptisée «
l’Excessivisme ».
En fait, il s’agissait d’un
canular, monté par Roland Dorgelès, et deux complices qui avaient
attaché un pinceau à la queue d’un âne pour lui faire peindre
cette toile., pour « montrer aux niais, aux incapables et aux
vaniteux qui encombrent une grande partie du Salon des Indépendants
que l’œuvre d’un âne, brossée à
grands coupe de queue, n’est pas déplacée parmi leurs œuvres ».
Le peintre et sculpteur André Maillos
avait racheté la toile de Boronali 20 louis (soit 400 francs-or)
somme que Dorgelès ravait versée l’orphelinat des Arts.
Comme pour celle de l’animal, la
propriété intellectuelle d’un robot n’a que la valeur que pour leur
propriétaire qui est effectivement un créateur, celui d’une
imposture, revendiquée dans un cas (on pense aussi à Jean-Baptiste
Botul), présentée comme l’avenir de l’humanité dans l’autre.