C’est drôle comment on peut récupérer
ce qui sert à étayer des convictions en oubliant ce à quoi le
raisonnement de cet auteur aboutit après qu’il eût formulé des
hypothèses.
Ce qui est sûr, c’est que Rousseau
considérait qu’un système de « démocratie représentative »
n’était pas démocratique" mais aristocratique par étymologie
(gouvernement par les meilleurs).
Dans le Contrat Social, il écrit être
favorable à la démocratie directe, parce que “celui qui fait la
loi sait mieux que personne comment elle doit être exécutée et
interprétée“. Le pouvoir législatif doit donc être uni au
pouvoir exécutif.
Pour lui, un gouvernement démocratique
serait celui dans lequel « le peuple » se constituerait en
magistrat collectif pour l’exécuter, ce qui peut paraître naïf
et idéaliste, voire utopique. Or ce n’est ni l’un ni l’autre, mais
tout simplement pessimiste parce qu’on lit plus loin qu’il est
conscient du fait que ce régime parfait ne peut fonctionner que si
les citoyens sont "vertueux, dédiés à la cause commune et
agissent pour le bien commun, dans le respect de la volonté
générale" (oups !). Alors, il inclut dans le projet un
programme d’éducation politique des citoyens, et la plupart des
disciples de Rousseau s’arrête là, ce qui revient à une sorte de
« y a qu’à », « faut qu’on » !.
Or, Rousseau conclut que “s’il y
avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un
gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes“.
Gênant, non ?