En premier lieu, il faut souligner que les causes des accidents sont toujours multifactorielles. La seule mesure concernant l’age est à mon sens réductrice ... Mais bon, on est habitué aux solutions du genre « y’a qu’à ». ...
Personne ne peut contester la baisse de capacités physiques et intellectuelles des personnes âgées. La mise en place d’un contrôle de la compétence à conduire, car c’est de cela dont on parle, cela pose à mon sens de nombreux problèmes. Et ce problème n’est pas limité aux personnes âgées...
1 — Le premier problème est fondamental : il consiste à réduire la responsabilité individuelle par le principe de précaution. Le principe de précaution est assez difficile par essence, il s’agit de limiter des actions présentes sur la base d’hypothétiques répercutions futures. On sait par exemple qu’un quart des accidents des personnes âgées est suite à un malaise. Mais qui peut prédire un malaise, un avc, ... Et qui peut prédire pour une personne plus jeune ?
2 — Le second et pas le moindre est dans les modalités de mise en place : un médecin va donner un avis sur la base de l’état de la personne. Quelle sera sa responsabilité si un accident survient ? Est-ce que ces médecins auront tendance à être d’autant plus sévères que leur responsabilité pourra être engagée ? La plupart des accidents graves entraine des procès, il est assez facile de comprendre que les parties ne manqueront jamais de solliciter la responsabilité du médecin. Pour la victime, le médecin n’a pas fait son travail et il a laissé faire. Pour le responsable, pourquoi le médecin ne lui a pas interdit ? On voit bien que l’on va tomber dans des débats sans solutions… De la même manière, est-ce que les assurances se satisferont de ce laisse-conduire et ne demanderont pas des visites comme actuellement pour assurer un prêt,
3 — le troisième est son efficacité, il faut savoir que les personnes âgées sont moins accidentogènes que les plus jeunes, cela se discute, car les données sont assez… imprécises sur ce point. Mais on peut être d’accord qu’une mesure limitée aux personnes âgées ne peut avoir que des résultats limités sur l’accidentologie des jeunes de 18 à 24 ans.
4 — les conséquences : la conduite d’une automobile est pour de nombreuses personnes âgées la condition de l’autonomie, pour la vie de tous les jours, les loisirs, .... Que fera le médecin fasse à ce dilemme, un risque face à une répercussion immédiate…
Nos sociétés ne supportent plus le risque,