RAJOUT :
Société d’abondance, société du paraître, société de l’avoir… peuple qui n’abonde rien… le sentiment d’en être exclu commence bien au-dessus du SMIC… car cette société a placé la honte à un niveau aucunement comparable avec la pauvreté du 19è siècle contée par Hugo et Dickens ; le regard porté sur sa propre condition qui est à l’origine de cette honte et qui jamais ne s’affichera comme telle, indicible… (la Bourgeoisie de la fausse gauche… appelle ça le « ressentiment » afin de salir cette honte) fait des ravages ; les « Thénardier de la morale » sont légion : « Les naufragés de la Méditerranée ? On a qu’à les laisser se noyer ! Qu’on nous emmerde pas avec eux ! »…
Ces ravages de la précarité, de l’humiliation (ou de son sentiment dans le cadre d’une société où seule la réussite a droit de cité)… sur ce qui fait de nous des êtres capables de compréhension, voire de compassion pour le sort d’autrui, d’identifier les causes derrière les effets, ne sont pourtant plus besoin d’être rappelés à être… même s’il est souvent commode de ne pas en tenir compte.
Expliquer-lui à ce peuple que jamais le RN ne soutient les projets de loi susceptibles d’alléger le fardeau d’un quotidien instable, précaire… que l’Italie de Meloni entend régulariser et d’accueillir près de 900 000 travailleurs extra-européens... ils s’en moquent ; l’important c’est de cogner… à coup de bulletin de vote ; que ça fasse mal d’une manière, d’une façon ou d’une autre.
Evoquer le fait que ce peuple vivrait dans la crainte du déclassement n’a pas de sens car ce peuple est né du déclassement de pans entiers de la société (déclassement des métiers - disparition d’une partie d’entre eux ; chute d’une conscience politique ; fin de l’illusion d’un avenir qui aurait pour moteur le mérite…) à partir de la fin des années 80… à l’heure du triomphe du néo-capitalisme orchestré par le trio infernal Friedman, Thatcher, Reagan avec une dizaine d’années de retard en ce qui concerne la France…