Les HLM c’est galère, surtout de nos jours. Des résidents qui ne respectent rien, qui confondent cages d’escaliers avec garage à poussettes ou motos, garde-meubles, voire local à poubelles. Qui défoncent les boites aux lettres. Qui taggent partout où c’est possible. Qui jettent leurs encombrants n’importe quand et n’importe où. Qui se garent sur les pelouses et cassent les arbres fraîchement plantés. Dont les mômes déglinguent les ascenseurs à force de jouer avec les boutons. Certains gamins s’amusent même à déféquer dans les caves. Des trucs auxquels vous n’auriez même pas pensé, mais eux oui ! Quelquefois les travailleurs sociaux y placent des anciens SDF, complètement barrés, qui égaient l’ambiance avec leurs hurlements alcoolisés à toute heure (delirium tremens ?), qui insultent tout le monde, crachent sur les passants de leur balcon. Je ne parle pas des voitures garées là, ce serait encore trop long.
Je parle de ’’ma’’ cité HLM là, celle où j’ai grandi, qui était mieux tenue autrefois, avec des gardiens d’immeubles qui faisaient un vrai boulot. La population a changé au fil des années. Retraités qui sont restés là faute de mieux, mais surtout des cas sociaux comme on dit pudiquement. Venus d’ailleurs souvent, mais bon, ne faisons pas d’amalgame nauséabond. Les autres, ceux avec qui j’ai grandi, sont partis ailleurs, ont acheté un pavillon. Ma cité a périclité au fil des décennies et est devenue méconnaissable. Rénovée pourtant entièrement il y a quelques années, peinture, isolation, parterres de fleurs, salles de bains, poubelles enterrées. Peine perdue. Il y a le bruit aussi, toute la nuit souvent, aucun respect pour les autres. Evidemment, quand on glande en journée, on n’est pas fatigué le soir, et on peut faire la bringue. Bref, on donne de la confiture aux cochons.
Les bailleurs sont quelquefois malhonnêtes, mais il faut dire qu’ils ont souvent affaire à des locataires irrespectueux, insolvables et inexpulsables. Ils se rattrapent alors sur les locataires honnêtes, qui paient pour les autres.
Je sais qu’il y a d’autres cités HLM, plus calmes, mieux tenues, moins grandes, mais avec des locataires qui ne devraient pas s’y trouver, car ils gagnent bien leur vie, se font construire un pavillon pour leurs vieux jours, ou en achètent un pour les vacances en famille (je le sais, c’était mes collègues de travail). Des petites poches de tranquilité, de verdure, comme à côté de chez moi maintenant, mais ces gens-là devraient pouvoir se loger dans le privé.
Alors que fait-on ? On doit construire bien sûr, mais qui et pour qui ? Et qui doit gérer ?
PS : il faudrait aussi évoquer le cas des étudiants, des saisonniers, de tous ceux qui cherchent, mais ne trouvent pas, alors que le logement est la base de tout. Sans parler de l’hébergement d’urgence saturé, sans parler de l’explosion des Airbnb, sacré problème celui-là, qui pénalise les gens du coin mais rapporte tellement aux communes pour embaucher encore plus d’administratifs ou construire encore plus de ronds-points !