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Octave Lebel Octave Lebel 4 novembre 10:13

 

→ Le 31 Octobre 2024) 7 min. Anne-Laure Delatte .Directrice de recherches au CNRS, rattachée à l’université Paris-Dauphine PSL  L’économiste détaille l’impact macroéconomique du contre-budget présenté par le NFP et démontre qu’il serait plus efficace pour réduire le déficit que celui proposé par le gouvernement.

https://www.alternatives-economiques.fr/contre-budget-nfp-ferait-mieux-budget-de-barnier-reduire-d/00112970

Comme le gouvernement, le NFP compte lever de nouvelles recettes. Mais dans une plus grande mesure, puisqu’elles sont chiffrées à 49 milliards d’euros, contre 30 pour le Projet de loi de finances (PLF) 2025. Au-delà des montants, leurs stratégies divergent.

La dissemblance majeure tient à l’usage des recettes : « Grâce aux mesures fiscales [proposées], notre pays serait en mesure de réduire le déficit tout en augmentant immédiatement les investissements dans les services publics et les secteurs d’avenir », dit le document.

Le NFP consacre donc une partie des 49 milliards à réduire le déficit budgétaire et le reste à financer des dépenses publiques dites d’avenir. La philosophie est très différente de celle du gouvernement Barnier, qui est centrée sur la simple réduction du déficit, au prix d’effets récessifs significatifs (la moitié de la croissance). A l’inverse, le contre-budget du NFP prévoit une augmentation des dépenses publiques. Comment est-ce que cela peut réduire le déficit public ? Est-ce soutenable ?

Les dépenses publiques proposées par le NFP génèrent 0,78 point de PIB d’activité supplémentaire en 2025 et 1,06 point de PIB en 2026. Ce surcroît d’activité est toutefois réduit par les effets récessifs des prélèvements obligatoires, qui s’élèvent à 0,66 point de PIB au total (la somme des effets de chaque impôt en plus). Notons que l’effet le plus coûteux est lié à la réforme de la fiscalité du patrimoine qui « coûte » en tout 0,44 point de PIB.

Toutefois, les effets récessifs sont inférieurs aux gains d’activité, ce qui entraîne un effet agrégé total positif dès la première année : une légère augmentation du PIB de 0,21 point, soit 6 milliards d’euros par rapport aux prévisions actuelles. Ce surcroît d’activité génère un peu plus de 3 milliards de recettes supplémentaires.

Ainsi, entre les 18 milliards d’euros de recettes directement consacrés à la réduction du déficit et les 3 milliards de recettes supplémentaires liées au surcroît d’activité, le déficit se réduit de 21 milliards d’euros en 2025.

En 2026, sans autre impulsion budgétaire, le déficit est réduit de 6 milliards (0,21 point de PIB) ce qui suggère qu’un nouvel effort de 12 milliards d’euros est nécessaire pour atteindre l’objectif annuel.

La simulation met donc en évidence que, avec cette stratégie budgétaire, l’effort à réaliser en 2026 est très inférieur à l’effort de 2025. Ce résultat est opposé aux implications macroéconomiques du PLF 2025, qui exige un effort budgétaire chaque année plus important à cause des effets récessifs des coupes de dépenses publiques.

Pour conclure, le programme du Nouveau Front populaire propose une stratégie budgétaire qui augmente les dépenses publiques, stimule l’activité économique et permet de dégager des recettes supplémentaires.

 

 


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