Bien vu pour le showbiz (mentionnons à la marge les fils de PPDA et de Bernard Tapie, entrevus à l’antenne), mais la nouvelle génétique ne s’arrête hélas pas aux Portes des Paillettes : la politique est un repaire de « fil(le)s de ».
Dernières sorties en date des chromosomes sacrés du Pouvoir (quelques-unes seulement, allez voir vous-mêmes, c’est instructif) :
- > Roselyne Bachelot (fille du député Pierre Narquin, dont elle a repris le siège),
- > Nathalie Kosciusko-Morizet (fille du maire de Sèvres, François Kosciusko-Morizet, petite-fille de Jacques Kosciusko-Morizet, ambassadeur de France, et l’arrière-petite-fille d’André Morizet, sénateur-maire de Boulogne-Billancourt, celle-là, elle a été choisie pour sa beauté, à n’en point douter),
- > l’ineffable Jean-Pierre Raffarin (fils de Jean Raffarin, secrétaire d’État à l’agriculture du gouvernement Pierre Mendès France).
Dans le privé, c’est une loi d’airain : le fils succède au père, souvent par rang de primogéniture, c’est carrément la loi salique, mais on attend avec impatience l’héritière de Bernard Arnault.
Nos premiers aristocrates n’étaient jamais que des chefs de bande plus violents que les autres, qui ont installé leur progéniture sur le siège encore chaud du sang de leurs concurrents.
Si on continue comme ça, dans quelques siècles, le dimanche après-midi, à la télé, Jules Depardieu présentera à Octave Drucker le nouveau film d’ Estelle Boehringer, avec la participation exceptionnelle de Cunégonde Halliday, production financée par Jean-Gaston Lagardère, et avec le soutien de la Ministre de la Culture Edouardine Kosciusko-Morizet ...sous le règne de Louis-Nicolas XIV ?
Lutter contre le népotisme est un effort de tous les temps, car c’est une tendance hélas naturelle, que de vouloir favoriser nos enfants et nos proches. Si c’est dans le crime, on appelle ça la Mafia, si c’est dans la politique, c’est une pente naturelle : Colbert, entré au service de son cousin aux frais du Secrétariat de la Guerre du Roy, une fois qu’il a poussé à éliminer son concurrent Nicolas Fouquet, place immédiatement son fils, son cousin et son frère dans l’Administration royale, avec de confortables pensions.
On se moque volontiers des pays du Tiers-Monde qui placent des héritiers incompétents (ou des clans entiers, voire des ethnies) à la tête des affaires de l’Etat. Mais on chante l’extraordinaire famille Gandhi.
En fin de compte, est-ce que toutes ces lignées m’énervent parce que je trouve ça injuste, ou bien parce que mes enfants n’en profitent pas ?