Ô ! j’arrive avec mon expérience personnelle. Ta la la, ta la la. Je suis entré dans une big company il y a quelques années. J’ai eu un chef, un ultra bien (méfiez vous des ultra biens, ils sont tellement bons qu’on oublie les réflexes sécuritaires contre les S.C. décrits dans l’article, un peu comme si à force de beau temps on n’oublie le blizzard. Puis hop, le voilà parti. L’enfer démarra. L’ambiance fut congelée, salecongelée même. Du groupe, deux têtes sortirent dont la mienne, pour tenir tête justement au S.C. ; hélas : la hiérarchie ne se désavoue jamais. Je fus ainsi que mon co-résistant immédiatement ostracisé. Devenus une cible à pattes, nous nous rapprochâmes, effet interressant : un S.C. peut fédérer autour de lui s’il ne réussit pas à diviser avant. Dans le cas présent, je me fis un ami, c’est déjà pas mal. Celui ci s’enfuit, démissionnant pour trouver ailleurs un espace d’expression professionnel à la mesure de son talent et de son humanité. Moi je restai, faisant même le choix de l’activisme syndical, histoire de voir si avec mon bouclier en carton et mon sabre en bois je pouvais attaquer la bêêêête. Bon : j’ai connu quelques moments de gloriole, des revanches à deux francs et un peu d’estime en retour par des brebis de l’ombre qui ne disent mot mais n’en pensent pas moins. Bref : je suis un héros quasi foutu, mais avec une putain de cote de popularité dans ma sphère. Ceci dit : au bout du compte, je serais inéluctablement ’crabouillé, à moins que je ne prenne à mon compte les méthodes dénoncées des S.C. ou encore, que je n’ouvre de moi même la porte de sortie. Les S.C. sont aujourd’hui les nouveaux vainqueurs. La morale c’est que si un S.C. est dominant, il faut suivre ou crever. En suivant, on légitime le S.C. du point de vue de la hiérarchie règnante et on le conforte dans ses idées. En crevant, même la tête haute, on renforce même son prestigieux pouvoir : hé oui, on démontre que résister c’est crever.
Mon karma est plutôt moche, oui, c’est la saison. J’ai eu ma part dans la résistance, j’ai assez de cicatrices pour frimer plus tard dans les soirées, et de quoi écrire un bon roman. (en cours, ...) L’enfoiré va me trouver désespèrant : c’est pas étonnant, j’suis désesperé !
La bise à tous, et vive l’émancipation des foules par l’usage de la lecture !
Votre Faust en inquiètante dérive défaitiste.